Les droits fondamentaux des détenus de la maison carcérale de Butembo sont-ils respectés ?

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Les droits fondamentaux des détenus de la maison carcérale de Butembo sont-ils respectés ?

Lors de sa construction, la prison de Butembo appelée Kakwangura pour signifier en langue locale le lieu de la souffrance, était prévue pour 150 détenus. Le jour de notre visite, grande fut notre surprise d’y rencontrer un effectif de 380 personnes, hommes et femmes mélangés. Suite à cette surpopulation de la maison carcérale, la vie devient difficile pour les prisonniers et leur contrôle encore plus incertain.

 

Cette surpopulation est la conséquence logique du retard de la mise en place d’un système de  décentralisation du pouvoir dans les Entités Territoriales Décentralisées. Ainsi donc, la prison de Butembo reçoit les personnes des cités environnantes dans un rayon de plus de 100 kilomètres. Ces prisonniers sont de toutes les qualifications : les bandits à mains armées, les violeurs de femmes, les voleurs, les assassins, etc.  En bref toute personne qui commet une contravention à la loi congolaise devient candidat à l’hébergement dans la prison.

 

Une autre conséquence de ce surnombre de détenus dans la prison de Butembo est que les responsables de celle-ci ne parviennent pas à loger les prisonniers selon leurs peines, leurs sexes ni leurs âges. Par exemple, les militaires cohabitent avec les civils et les mineurs dans un même bloc. De même, outre les conséquences de cette promiscuité, la lenteur de l’appareil judiciaire entraîne aussi que les détenus de la prison centrale de la ville de Butembo subissent  des détentions prolongées arbitrairement avec des exactions y relatives.

 

A tous ces disfonctionnement s’ajoutent, pour le comble, des carences sanitaire, alimentaire, logement, récréative, etc. En définitive, cet état des choses corrobore la déclaration du président des détenus : « En général, nos droits ne sont pas respectés ».

 

L’ordonnance loi n0 344 du 17 Septembre 1967 stipule que le détenu a droit à trois repas par jours. Cela a été signé par le premier président du Congo J.KASAVUBU. Le gouvernement doit prendre en charge le détenu en cas de maladie, lui assurant une bonne alimentation, le sécuriser davantage, etc.

 

Après écoute de ceux-ci en rapport au respect de leurs droits en général ainsi que leur libre expression, ils réclament surtout des conditions matérielles adéquates  pouvant leur assurer un minimum de dignité.

 

Une analyse de la conjoncture accuse le Gouvernement Congolais de ne pas disposer d’une politique d’encadrement des prisonniers au service du développement, mais aussi de ne pas verser les fonds de fonctionnement des prisons. Mais il faut également stigmatiser des niveaux locaux de responsabilité. C’est par exemple la situation d’insalubrité de la prison et des installations sanitaires pour lesquels un minimum d’entretien pourrait bien rendre acceptables et respectueux de la dignité des prisonniers.

 

Nous l’avons annoncé, la décentralisation de cette institution résoudrait bien de difficultés auxquelles ses internes font face au quotidien comme le besoin d’être affecté dans une prison proche de leurs familles biologiques qui pourraient suppléer à l’insuffisance alimentaire et sanitaire.

 

C’est face à ces multiples insuffisance d’encadrement que le Comité International de la Croix Rouge essaye de parrainer les détenus de la prison centrale de Butembo en y installant un dispensaire ou ils prendront chaque fois des soins. Il prétend aussi les ravitailler également en alimentation.

 

Dans l’espoir que cette aide face le relais avec une meilleure prise de responsabilité de l’Etat Congolais, il est souhaitable que des soutiens spirituel et psychologique soient régulièrement pourvus aux prisonniers de Butembo pour diminuer les risques de traumatismes et de suicide souvent enregistrés dans ce milieu carcéral devenu une véritable négation de la dignité humaine.

Kyakimwa Kyaviro

Stagiaire Communication – GADHOP

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