GROUPE D’ASSOCIATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA PAIX
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MONITORING DES CAS INCIDENTS DES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS AU NORD KIVU. JANVIER – SEPTEMBRE 2013
1. Introduction
En rapport avec l’objectif que nous nous sommes ensignés, celui de défendre les droits des citoyens et des peuples Congolais, nous ne pouvons rester muets face à la situation d’insécurité que traverse la population du Nord Kivu, à l’Est de la République Démocratique depuis le mois de janvier jusqu’à septembre 2013. Du jour au lendemain, on n’a que faire d’autre, sinon dénoncer, face aux traitements inhumains et dégradants sous toutes les formes possibles des habitants de la province.
Pendant le 2e trimestre, la population du Nord Kivu a vécu dans un contexte dominé par la terreur dont les facteurs déterminants sont entre autre les violences sexuelles, les évènements de défections de plusieurs éléments militaires des FARDC, les groupes de rebelles et de bandits en armes qui sèment la psychose et la terreur, mettant ainsi en cause tous les efforts de développement fournis par une population sans soutien effectif de l’Etat.
Alors que la majorité de la population du Nord Kivu est agricultrice et que la terre constitue pour elle une grande ressource de production alimentaire à la fois pour la survie des habitants des milieux ruraux et des milieux urbains, cette population se trouve menacée et obligée d’abandonner les champs en craignant pour la vie.
2. Des enlèvements
Dans le territoire de Beni, la pauvre population est enlevée du jour au jour pour une destination inconnue. Par quelque rescapé, nous savons qu’une partie de ces victimes d’enlèvements subit des tortures, mais nous ne pouvons savoir comment finissent les autres.
3. Interprétation du rapport
Pendant les neuf mois nous avons pu identifier 101 cas de violentions des droits humains ; il faut retenir qu’il s’agit là des cas dénoncés qui ne sont que l’iceberg dans un océan des souffrances en comparaison avec d’autres types des violations des droits humains comme des arrestations arbitraires et des tortures dont le populations ne disent rien dans les milieux ruraux par des services de sécurité, notamment l’ANR, la Police et les FARDC. *
3. Des violences sexuelles
Vous allez constater que les violences sexuelles ont été les plus fréquentes, avec un pourcentage de 24,75% et commises surtout par la population civile. L’hypothèse actuelle de cet état de choses est que cette situation s’explique par la présence dans nos communautés de beaucoup d’ex-Combattants auto-démobilisés, un autre lot des violences sexuelles arrivent par l’ignorance de la loi, surtout en ce qui concerne l’âge des victimes alors que les jeunes et hommes ordinaires ne considèrent que la taille de la personne et non l’âge.
4. Des autres cas de violations des droits humains
Viennent ensuite les tortures qui représentent 20,79% avec pour auteur les éléments de la FARDC, les assassinats et les fusillades (tentatives d’assassinats) représentent respectivement 17,82% et 13,86%. Les enlèvements sont plus identifiés dans les Zones du Territoire de Beni où sont concentrés les rebelles de l’ADF/NALU et représentent ici 7,2% ; mais il faut rappeler qu’ils ont déjà été objet d’un rapport spécifique par le GADHOP en fin juin 2013.
Le tableau et le graphique ci-dessous répartissent les fréquences des violations des droits humains et leurs auteurs depuis le mois de Janvier jusqu’à septembre 2013.
– Recommandations
Eu égard à la recrudescence de l’insécurité qui sévit au Nord Kivu et caractérisée par plusieurs cas de violation des droits de l’homme, le GADHOP recommande ce qui suit :
Au Gouvernement
De prendre en charge les militaires de la FARDC et la PNC, mais aussi de mettre fin le plus tôt possible aux rebelles de l’ADF/NALU et Mai Mai ces rebelles étant à la base de plusieurs violations des droits humains et de l’insécurité en Territoires de Beni et de Lubero.
A la population civile
De ne pas profiter pendant cette période de guerre de se confondre aux criminels, en posant des actes ignobles, inhumains. Mais qu’elle soit consciente de l’état de vulnérabilité généralisée auquel elle est exposée, qu’elle s’abstienne ainsi de toute solidarité avec des bandits armés et de groupes armés en vue de rendre la tâche plus facile aux Services de Sécurité.
A la MONUSCO
De consolider la paix, de connaître et exécuter leur mission, de marcher selon la Lois de la RDC et éviter tout partenariat et tout soutien aux rebelles.
Aux ONG de Défense des Droits Humains
De jouer leurs rôles en renforçant le plaidoyer auprès du gouvernement et en faisant le suivi des différents rapports émanant de la société civile et des organisations des droits humains.
Pour le GADHOP
Moïse KAMBERE KAYITAMBYA KAVIRA ZAWADI VUYIMA
Animatrice – Stagiaire
Secrétaire Permanent Programme Droits Humains et Bonne Gouvernance
Pour accéder à l’intégralité de ce rapport de monitoring, cliquer sur ce lien: http://www.gadhop.org/images/download/ monitoring_gadhop_janvier_septembre_2013.pdf