RDC: Un budget qui réflète une mauvaise gouvernance

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Huit milliards de Budget 2014 pour la RD Congo : MATATA PONYO pris dans le piège de la mauvaise gouvernance

Avec toutes les réformes dans l’administration publique, Matata Ponyo a suscité l’espoir d’un véritable début des réformes du changement en République Démocratique du Congo. Malgré tout, nous avions déjà sonné la sonnette d’alerte au début de l’Exercice 2013 avec son budget de 7 milliards de dollars. Car il y a des choses qui ne trompent pas : ce n’est pas avec moins de 10 milliards de dollars qu’un Gouvernement Congolais améliorera le vécu quotidien des citoyens.

A son entrée aux affaires, il avait promis d’élever le budget du pays à plus de 45 milliards. Lorsqu’en 2012, le Parlement l’obligeait de descendre de 8 milliards à 7 milliards, nous nous disions qu’il avait encore les chances de prouver sa capacité de mobilisation des ressources aux parlementaires inexpérimentés. Il faut dire que le projet de loi budgétaire actuel nous fait déchanter : Matata Ponyo ne s’est pas fait le pari de la réalisation de ses ambitions et du renouveau ; par contre, il s’est tout simplement tout simplement assis dans le camp des « anciens ».

Le bilan doit être fait, Matata Ponyo cesse d’être l’homme providentiel. Mais qu’est-ce qui a pu briser son élan ? La lutte contre les détournements du denier public n’a pas été menée dans nos villes, aux frontières, … et dans les entreprises publiques. Le mal reste tout entier, la RD Congo a besoin d’un autre homme pour espérer l’amélioration des conditions de vie des citoyens innocents.

Echec consommé de Matata Ponyo, la tolérance zéro n’a pas fonctionnée

Il aura induit des réformes administratives nécessaires, un bon pas a été franchi dans la lutte contre les détournements du fisc, notamment la bancarisation qui a protégé les fonds déjà perçus contre les fuites orchestrées à travers les listes d’agents fictifs. Mais cela ne suffit pas. Où situer les faiblesses ?

Ce que Matata Ponyo n’a pas fait, c’est le contrôle et la maîtrise des agents commis aux régies financières. Est-ce parce que ce sont des anciens collègues ? Trois terrains de vérification :

1° Le manque de transparence dans le recouvrement de la fiscalité est le premier et le plus grand problème. Dans nos villes, la pratique est connue. Les hommes d’affaires et tous les petits contribuables la connaissent : vous payer 3000 dollars américains et les agents de l’Etat vous remettent, sans sourciller, une quittance de 1200 quand ils sont un peu honnêtes.

2° Le Gouvernement Matata ne contrôle que les villes. Toutes les sources génératrices de revenus des villages sont des « chasses gardées » des Officiers des villes et Territoires et rien ne rentre dans les caisses de l’Etat.

3° Bannir le système des « agents-relais » : A la douane de Kasindi et dans les grandes villes, les hommes aux commandes des régies financières sont du Maniema. Sans être tribaliste, n’est pas assez révélateur d’une certaine maffia persistante à la congolaise : « collinisation» des services de l’Etat ? Quels sont les critères de recrutement ?

Conclusion

Matata Ponyo a échoué, il faut un autre homme aux commandes. Mais cette situation est partagée chez tous les dirigeants du pays. Une seule Province sort de l’ordinaire en doublant son budget : la Province Orientale. Tous les autres devraient faire de même et la RD Congo se doterait d’un budget de 15 à 20 milliards de dollars américains pour convaincre les Congolais. Pour le moment, il ne faut rien attendre de concret de ce Gouvernement Matata Ponyo. Il n’y aura que du saupoudrage et beaucoup de bruits autour de quelques projets financés par l’extérieur et des champagnes partagées autour des contrats signés en présence de quelque bonne autorité. Merci de votre clairvoyance !

Butembo, 09 janvier 2014

Moïse KAMBERE KAYITAMBYA

Secrétaire Permanent – GADHOP

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