RD Congo, Butembo, une ville de nom et non de réalité

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(English version, down french one)Sans route, sans électricité, sans véhicules pour la Police, sans eau, sans sécurité, la ville de Butembo, loin de satisfaire aux exigences urbanistiques, la grande bourgade de Butembo, n’est que ville de nom.

Depuis 2003, Butembo a eu juridiquement le statut de ville conformément au décret présidentiel no 042/2003 du 28 mars 2003. Cette proposition héritée de la rébellion du RCD KML a été validée par le gouvernement central mais peu d’actions ou aucune pour faire de Butembo, une ville digne de ce nom n’ont suivi. Beni peut se venter pour ses 3 km de route asphaltées sur les Routes Nationales nos 2 et 4, son aéroport de Mavivi et autres infrastructures publiques comme les bâtiments de la Mairie, la résidence du Maire etc.  Goma est vraiment en avance avec le « Musée » qui abrite le Gouvernorat et bien d’autres infrastructures bien visibles, même s’il en faut une bonne amélioration. A Butembo, tout est à refaire. Routes, bureaux publics, etc. Alors que l’espoir avait été lancé par les travaux d’asphaltage de 7,5 km de route sur la Route Nationale no 2, aujourd’hui, toutes les bouches ont le cadenas devant l’arrêt des travaux entrepris par la Société Chinoise SINOHYDRO.  Nul n’a aujourd’hui l’assurance que les travaux entrepris par le Gouvernement Provincial pour asphalter 15 km de routes iront jusqu’au bout. Un projet d’électrification de la ville est encours sur la Rivière Talihya.

Une propagande pour rien

Au regard de la ratée dans nombreux autres projets de ce genre, la population a peu de raisons de croire à l’achèvement de ces chantiers. Sur le reste des routes, les actions de l’Etat se cachent de honte devant une volonté communautaire de construire des caniveaux, tracer les routes dans les quartiers, etc. Chaque Vendredi, la population a pris conscience de la nécessité de se prendre en charge par l’aménagement des infrastructures de base : route, ponts, source d’eau potable. La seule piste d’atterrissage de Ruenda, que compte la ville, à peine 1000m, est aussi au bord du conflit de son élargissement.  Aucun établissement construit par le trésor public n’a été inauguré depuis 2003, pas une seule infrastructure de taille, sauf quelques ponts et caniveaux. « La  réalité est que  cette négligence  étonne  toute la population même les enfants de l’école primaire se plaignent  et pointent  du doigt les gestionnaires  de la ville », commente un étudiant. L’opinion a l’impression que les autorités  croient encore à la politique de la démagogie longtemps dépassée pour gouverner. Des promesses non suivies des actions, c’est le quotidien des bubolais.  Des travaux d’asphaltage prévus pour 60 jours  ne sont même pas faits à moitié, c’est quand même une moquerie pour  sa population, qu’un dirigeant fasse de telles déclaration en public. Et pourtant des  exemples   frappant nous entourent dans les pays voisins où  les actions du social ne font jamais l’objet d’une grande propagande politicienne. L’Etat se met au travail de réhabilitation des infrastructures et la population constate seulement qu’il y a du changement et peut juger d’elle-même.

Le sort de Butembo étouffé par l’insécurité grandissante dans la Ville et ses environs

Que dire de toutes ces violations des droits humains vécues en ville de Butembo ? Incursions nocturnes des hommes armés, kidnappings et des sont vécus au jour le jour, dans une agglomération au statut d’une ville. Une seule jeep de la Police assure la patrouille et la mobilité d’une poignée de policiers peu équipés.  C’est plutôt un silence des autorités au quel on assiste puisque des actions concrètes ne sont pas envisagées par les autorités. Ce silence risque d’être jugé de coupable et Butembo  tend redevenir une ville  un far West comme disent les anglais. Les évadés des prisons ne  sont plus poursuivis, ils se faufilent  dans la population à travers les quartiers  non contrôlés de la ville et  créent de l’insécurité sans être inquiétés. Autour de la ville de Butembo, en Territoires de Lubero et de Beni ce sont les groupes armés qui inquiètent les habitants qui tentent de sortir pour approvisionner la ville en vivres et non vivres. Cette insécurité affecte négativement les prix des produits de première nécessité et manger devient de plus en plus un luxe en Ville de Butembo. Dans tout ceci  on ne sent pas encore des mesures sérieuses des autorités pour une volonté ferme d’initier des mesures  coercitives  qui finiraient une fois pour toutes  cette  question  épineuse des groupes armés. Il est vrai qu’en Territoire de Beni des efforts militaires ont permis la sécurisation des plusieurs localités rurales, mais il faut plus que cela dans un pays où la misère crache sur les ressources naturelles dont regorge le territoire national.

Jeremie Kasereka KITAKYA

Coordonateur du Programme Paix/GADHOP

et

Deogratias Kakule SIKU

Coordonnateur Programme Droits Humains, Bonne Gouvernance et Communication pour la Paix/ GADHOP (DH-BG/C-DHP)

 

Butembo, a city only of name

 

Without road, electricity, without police vehicles, without water, without security, the city of Butembo, far from satisfying to the urban requirements, the big township of Butembo, is only city of name.  

Since 2003 Butembo had the juridical statute of city in accordance with the presidential decree no 042/2003 of March 28, 2003. This proposition inherited from the rebellion of the RCD KML has been validated by the central government but few actions or no to make Butembo a city worthy of this name didn't follow. Beni can blow itself for its 3 km of road asphalted on the National Roads number 2 and 4, its National Mavivi airport and other public infrastructures as buildings of the Town hall, the Mayor's residence etc. Goma is indeed early with the “Museum” that shelters the Governorate and well of other very visible infrastructures, even though it is necessary to a good improvement. In Butembo, all is to redo. Roads, public offices, etc. whereas the hope had been launched by the works of 7,5 km of road on the Road National no 2, today, all mouths have the padlock before the stop of works undertaken by the Chinese Society SINOHYDRO.  Today no one has the insurance that works undertaken by the Provincial Government to asphalt 15 km of roads will go until the tip. A project of electrification of the city is incurred on the River Talihya.  

Propaganda for nothing 

To the failure's look, in numerous other projects of this kind the population has few reasons to believe in the completion of these yards. On the remainder of roads, actions of the state hide of shame owing a communal will to construct of gutters, to draw roads in districts, Each Friday; the population became aware of the necessity to take themselves in charge by the planning of basis infrastructures: road, bridges, source of drinking water etc. The only landing runway of Ruenda, in the city, hardly 1000m, is as very close to the conflict of its widening.  No establishment constructed by the public treasure has been inaugurated since 2003, not only one infrastructure of size, except some bridges and gutters. "The reality is that this carelessness astonishes all the population even children of the primary school complain and point of the finger administrators of the city ", a student comments. The opinion has the impression that authorities believe again to govern in the politics of demagoguery out of date from a long time. The non consistent promises of actions, it is the daily of Butembo inhabitant.  The works of asphalting planned for 60 days are not even half-done; it is nevertheless a mockery for its population, that a leader makes such declaration in public. And yet examples hitting surround us in the neighboring countries where social actions for development are never the object of big politician propaganda. The state gets to the work of infrastructure rehabilitation and the population only notes that, there is the change and can judge itself. 

The fate of Butembo choked by the growing insecurity in the City and its vicinities 

What to say about all these human right violations lived in city of Butembo? Nocturnal armed man incursions, kidnappings and they are lived day after day, in an agglomeration of the statute of a city. Only one jeep of the Police assures the patrol and the mobility of a policeman handful, little equipped.  It is rather a silence of authorities what one attends to since the concrete actions are not considered by authorities. This silence risks to be judged guilty and Butembo offers to become again a far West city. Escaped prisoners of jails are not pursued any more; they slip through the population through the non controlled districts of the city and create the insecurity without being worried. Around the city of Butembo, in Territories of Lubero and of Beni there are the armed groups that worry inhabitants who tempt to leave to supply the city in provisions. This insecurity affects prices of first necessity products negatively and eat becomes more and more a luxury in City of Butembo. In all this, one doesn't feel more serious measures of authorities for a firm will, to initiate the coercive measures that would finish once this spiny armed group question. It is true that in Territory of Beni the military efforts permitted the stabilization of the several farming localities, but it is more necessary to make effort, in a country where misery spits on the natural resources that overflow the national territory.  

Jeremie  Kasereka KITAKYA

GADHOP Peace Program Coordinator

et

Deogratias Kakule SIKU

GADHOP Human Rights, Good Governance, Communication for Human Rights and Peace Program Coordinator (DH-BG/C-DHP)

 

  

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