Butembo, face à l’insécurité, la société civile menace d’appeler à l’incivisme fiscal et l’opposition exige la démission des autorités

Vice Président de la Société Civile Butembo
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La coordination urbaine a fait savoir cette position au cours d’une déclaration rendue publique dimanche 21 septembre 2014, à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix. Fabrice KAKURUSI, président intérimaire de la coordination urbaine de la société civile brandit cette menace à la suite de l’insécurité vécue dans la ville.

Selon Fabrice Kakurusi, il est impensable qu’actuellement des braquages et des kidnappings ainsi que d’autres formes d’insécurité soient récurrents en ville de Butembo et qu’aucune voix des autorités ne se lève pour rassurer. Fabrice Kakurusi est revenu sur le cas de kidnapping de Monsieur Paul Kinyegho, enlevé samedi 20 septembre vers la soirée par des hommes armées. Ces mêmes hommes avaient blessé un jeune d’une dizaine d’années au cours de cette opération. « Ca ne sert à rien de payer des taxes à un Etat qui un incapable de sécuriser la population », fait savoir la Société Civile locale. Fabrice Kakurusi a aussi déploré tous les autres cas de kidnapping survenus depuis le début de ce mois de septembre.

Cette prise de position est soutenue par les partis politiques de l’opposition qui ont même appelé ce lundi 22 septembre la population à observer une journée ville morte. Selon ces acteurs politiques, l’insécurité qui sévit actuellement en ville de Butembo fait penser à une incompétence des autorités. Les partis politiques de l’opposition exigent le départ du Maire de Butembo et des autorités de la police. Cependant jusque la mi journée de ce lundi, cet appel n’a pas été entendu par la population de Butembo. Déjà dès 8 heures, toute la ville tournait au rythme d’un lundi normal, toutes les activités se déroulant normalement. L’appel des partis politiques de l’opposition serait donc tombé dans les oreilles des sourds.

Des mesures peu appréciée pour leur inefficacité

Au cours d’une réunion extraordinaire tenue urgemment dimanche 21 septembre 2014 à la mairie de Butembo en présence des opérateurs économiques, les autorités ont décidé de ne plus permettre la circulation des voitures aux vitres fumées durant les heures vespérales. Selon les autorités, c’est dans ces genres de voitures  que se déplacent des suspects pour échapper à la vigilance des autorités sécuritaires. Cependant cette mesure est perçue comme un coup d’épée dans l’eau devant une insécurité qui n’arrête pas d’inquiéter les habitants de Butembo toutes les nuits. Déjà prise durant les précédentes épreuves  d’insécurité, cette mesure n’a jamais révélé son efficacité. La plupart des voitures aux vitres fumées appartiennent à des dignitaires et celles qui ne le sont pas jouissent parfois d’un trafic d’influence pour bénéficier des mesures d’exception, ce qui ne contribue en rien à la résolution du problème. La sécurité de la ville de Butembo est peut être à chercher ailleurs que dans les voitures aux vitres fumées, ou alors appliquer la loi tel qu’il se doit et sans tenir compte des traditionnels trafics d’influence.

Deogratias KAKULE SIKU

Coordonateur Communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP

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