Territoire de Beni : Mourir de faim dans le camp de déplacés, plutôt que d’être massacré dans sa maison

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En cité d’Oicha en Territoire de Beni, à l’EST de la RDC, la zone aux alentours connait actuellement des afflux massifs des populations fuyant les massacres dans les villages situés beaucoup plus à l’intérieur. Si certains trouvent refuge dans les familles d’accueil, d’autres n’ont pas de chois que de se concentrer dans des salles de classe sans assistance adéquate.

Ils sont plusieurs centaines, des déplacés concentrés dans les salles de classe de l’Ecole Primaire Mwangaza au Quartier Masosi. Ils ont fui les villages de Mayi Moya, Kiskivi, Linzo Sisene, Mukoko etc. où se commettent ce dernier temps des massacres d’une grande ambleur. Ces massacres perpétrés par des éléments armés identifiés par certaines sources comme ADF, et par d’autres sources comme une nouvelle milice jusque là non encore identifiée, ont plongé ce dernier temps les populations du Nord Kivu dans une telle terreur que des familles entières ont décidé de quitter leurs ménages, vivres ailleurs, parfois sans assistance, pourvu d’échapper aux massacres. Les parties les plus touchées s’enclavent dans le Nord du Territoire de Beni, en groupement Bambuba Kisiki. Ces derniers mois, les massacres sont entrant de toucher progressivement les autres groupements du Secteur Beni Mbau, notamment Banande Kainama et Batangi Mbau, des groupements situés aux alentours de Bambuba Kisiki. Mme SIVALEGHANA est l’une de ces déplacées. Elle déplore que depuis qu’elle est en déplacement et installées dans ce site avec les autres, il n’a pas une assistance adéquate de la part des humanitaires et du gouvernement Congolais. Fataki Tembo Kidubai a perdu ses 3 amis à Mukoko et n’a pas oublié le tableau des massacres. Il raconte que c’était la nuit du 02 au 03 octobre 2014 que les assaillants sont arrivés dans le village. Il attendait comme si c’était des patrouilleurs de l’armée régulière qui arrêtaient et tabassaient des promeneurs de la nuit. C’est le matin qu’ils ont été surpris de retrouver des dépouilles jonchées dehors. Alors il a décidé de quitter le village.

Même des populations pygmées touchées comme jamais au paravent

Parmi ces déplacés, des populations pygmées en provenance des zones touchées par les massacres. Kiduani Tambala est l’un d’entre eux. Il vient de Mitimiti, vers Makiba et décrit une situation horrible jamais vécue dans la communauté pygmées. « Ils ont découpé à la machette nos frères et les ont mangé» explique cet homme d’une soixantaine d’année, tête de 19 ménages. Il vient de passer un mois dans le camp. Kiduani Tambala lance un appel à l’aide à tous en invitant les autorités à fournir davantage d’efforts à sécuriser leurs milieux d’origine. Ces dernières semaines, la plupart des familles pygmées se sont déplacées de leur milieu naturel, les forets pour s’installer en Ville et dans des agglomérations non favorables pour leur vie. Cette catégorie de population est plutôt habituée à la pèche, la cueillette et la chasse, une activité de subsistance à la quelle ils se livraient en brousse. Avec l’insécurité dans ces brousses, c’est tout un milieu de vie naturelle à cette minorité qui est détruit.

Deogratias KAKULE SIKU

Communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP

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