RDC/Sud-Lubero : l’armée sécurise les villages mais les déplacés trainent à rentrer et les écoles restent fermées

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Après les sanglantes attaques des FDLR contre le village de Miriki mercredi 06 janvier 2016, les déplacés se comptent par plusieurs milliers dans les cités de Kirumba, Kayna, Kanyabayonga et environs et ont besoin d’assistance. Du coup, enseignants, élèves et écoliers sont dispersés dans la nature.

Nos informateurs dans la zone rapportent des afflux massifs des populations en provenance des villages de Kimaka, Buleusa, et autres villages du groupement Ikobo qui avaient précédemment trouvé refuge dans la grande bourgade de Miriki ont aussi fuit vers les cités précitées et errent dans les rues et avenues en entendant d’être accueillis par des personnes de bonne volonté. Une habitante de Kanyabayonga au Quartier Kirumba, Cellule Pay Pay rapporte qu’elle a accueilli chez elle l’une des familles errantes en provenance du Groupement Ikobo et que plusieurs autres ménages ont fait pareille par solidarité dans la Cité de Kanyabayonga.

Pour l’instant les FARDC se sont déployées dans les villages de Buleusa, Mukomole, Kateku et autres petits villages environnants Miriki et situés dans le Territoire voisin de Walikale. Les FDLR quant à elles se seraient retranchées dans les villages de Mashuta, mais lors de leurs fuites, ces combattants hutus rwandais n’osent pas engager des combats contre les FARDC. Ces rebelles sont restés fidèles à leur traditionnelle tactique militaire, se retirer et attaquer en guérilla après. Les populations du Sud Lubero ainsi que celles de l’Ouest Walikale qui connaissent bien le mode opératoire des FDLR, craignent que ces derniers soient entrain de se dissimuler parmi les civils en cachant tout simplement leurs tenues et armes. Dans ces conditions, l’on craint la persistance des assassinats sélectifs, des enlèvements ainsi que des pillages et des vols à mains armés perpétrés par ces bandes dissimulées parmi les populations. C’est effectivement ces craintes qui font que les habitants des villages jusque là sécurisés par les FARDC regagnent timidement leurs milieux.


Les écoles toujours fermées

En groupement TAMA et Ikobo, les cours n’ont pas repris depuis les massacres de mercredi dernier. Les enfants et leurs enseignants se sont tous dispersés, fuyant les attaques des présumées Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda FDLR. Selon des sources civiles dans la zone, après le massacre de 18 civiles ( Voici la liste de ces 18 civiles massacrés par des FDLR présumés en date du mercredi 06 janvier 2016 à Miriki, selon le site www.benilubero.com KAVUGHO KATAKA (51 ans), KAMBALE MURANDYA (15 ans), KAVUGHO LUPASULA (43 ans), KAVUGHO MURANDYA (10 ans), KABUYAYA MURANDYA (8 ans), KAVIRA KASWEKYA (46 ans),  KANYERE MUGHARAMBA (27 ans), KANYERE KAHONGYA (37 ans), MUMBERE MUTURWANDE (36 ans), GERMAINE KIYENGA (27 ans), KAHINDO KAMINYA (3 ans), KAMBALE KAMINYA (7 ans), KAVIRA KAMINYA (5 ans), KAKULE KACHELEWA (35ans), KALUNGERO FLORETTE (18 ans), KASEREKA TAYIVISA (18 ans), KAHAMBU KALUNGERO (17 ans) Un foetus éventré d’une grossesse.
Les Noms des blessés (Au départ, ils étaient 9. 
Ils sont 7 aujourd’hui car deux sont décédés à l’hôpital
de Kayna.
C’est cela qui fait passer le nombre des
victimes de 16 à 18 : MUMERE WILSON (13 ans),  KANYERE NEEMA LUHAVO (9 ans), CLAUDE MURANDYA (12 ans), MUMBERE TUKUZENI, MBUSA MURANDYA Justin (19 ans), KATEMBO KENDAKENDA, MBUSA LISONGO
) les habitants de cette partie du Nord Kivu ont encore la peur au ventre.

 

Le spectre des nouveaux massacres plane toujours sur les villages du sud lubero

 

Les auteurs des massacres de mercredi 06 janvier 2016 auraient promis de revenir pour poursuivre leur mission. Avant ces massacres, une liste des personnes à massacrer circulait tacitement entre les bouches informées et certaines des cibles avaient déjà quitté le lieu par précaution. Parmi ces cibles se trouvent des défenseurs des droits humains. Les services de sécurité avaient bien reçu ces alertes, selon un défenseur des droits humains œuvrant dans la zone, qui déplore que des dispositions utiles n’aient pas été prises pour éviter le pire. Toute fois, les acteurs de la société civile espèrent que l’occupation par les Forces Armées de la RDC, des villages qui servaient de base arrières aux FDLR ne sera pas une éphémère qu’elle permettra aux populations civiles de rentrer dans les champs, cultiver paisiblement et continuer à nourrir les grandes agglomérations du Nord Kivu comme par le passé.

Deogratias K. SIKU

Communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP


 

 

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