Territoire de Lubero : la situation humanitaire implose, des milliers des déplacés sans assistance

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Après la dernière attaque de Virira et  Litimba en Groupement Musindi qui a fait un bilan provisoir de 3 morts et 4 blessés, en Territoire de Lubero, le nombre des déplacé s’est considérablement accru dans le Sud du Territoire de Lubero où depuis maintenant 6 mois se suivent des massacres contre les populations civiles d’une même ethnie.

Alors que l’armée avait annoncé en début du mois avoir renforcé ses positions dans le Sud du Territoire de Lubero, les résultats sont loin de bénéficier à la population. Les attaques et les mouvements des FDLR, auteurs de plusieurs cas d’inhumanité contre les populations civiles continuent d’être reporté dans la zone. Sceptique, elle se concentre par plusieurs milliers autour de Kirumba, Kayina, Kanyabayonga, agglomérations en forte concentration et qui affichent une certaine stabilité dans la zone. Un déplacé joint au téléphone à Kirumba et qui se trouve dans une famille d’accueil au Qr KINAHWA accuse des conditions humanitaires déplorables caractérisées par un déficit d’assistance par les organisations humanitaires en dépit de plusieurs cris d’appels lancés par divers acteurs.

Une insécurité généralisée dans le rayon Beni Lubero

Alors que dans le Nord du Territoire de Beni, les massacres contre les populations civiles étouffent une population en débandade, des mouvements d’hommes armés sont décriés par plusieurs sources dans la vallée du Graben à l’Est du Territoire de Beni et au Sud Est du Territoire de Lubero. Ces sources craignent que les FDLR chassées du Sud Ouest de Lubero aient trouvé refuge dans cette zone incontrôlée. Ils seraient maintenant regroupés autour des collines de Bianze, des escarpements qui ont longtemps servi de bonne cachette pour nombreux bandits. Entre mai 2014 et début 2015, un groupe armé dit de Kasauti y avait basé son Qr Général procédant à une série d’enlèvements contre les populations civiles. Plus récemment le 18 janvier 2016, des hommes armés habillés en tenue des FARDC ont attaqué la position des gardes de parcs de Karuruma. Même si un des assaillants avait été tué et 2 armes récupérées des bandits, cela n’a pas réussi à identifier les auteurs de cette attaque qui visiblement venaient tenter de s’embarrer de quelques armes des gardes de parcs pour se renforcer. Les précédents jours ont été marqués dans la zone par des cas de banditisme, vols et viols des populations de la coté ouest du Lac Edouard, un signe qui ne trompe pas sur une présence armée dans la zone.

Des tentatives de solutions : éviter des complicités locales pour en finir

Face à l’insécurité dans la région de Beni, des notables de la zone ont été réunis dans une retraite au Centre Uhai Kikyo de Butembo entre le 15 et le 22 novembre. La sécurité aux frontières dans la zone frappée par les atrocités des ADF présumés a été au centre d’un atelier qui a réunis les acteurs étatiques et non étatiques en Ville de Butembo du 20 au 21 janvier 2016, des chefs de groupements, chefferies et Secteur ainsi que de leaders de la Société Civile de Beni Territoire. Cette initiative vise à mettre un frein aux multiples incursions étrangères des ADF présumés et autres gangs qui massacrent les populations civiles dans l’est de la RDC qui parfois font des incursions depuis l’Ouganda via les Secteur de Rwenzori et les Chefferies de Watalinga et Bashu, a annoncé Omar  Kavota, Coordonateur du CEPADHO qui organisait ces assises. C’est une suite des concertations dites des  retraites initiées depuis mi janvier et qui avaient d’abord réuni des notables du Groupement Bambuba Kisiki, le cœur même des massacres des populations civiles en Territoire de Beni. 98% des massacres ont été connus en Groupements Bambuba Kiski en Secteur de Beni Mbau. Pourquoi ? C’est la question que se posaient les participants et la réponse a été que la collaboration et les complicités locales ont beaucoup favorisé la persistance de cette insécurité.

Mettre un frein aux incursions depuis les pays voisins

Au cours de ces assises tenues en Ville de Butembo, les participants ont aussi été appelés à mettre fin aux complicités internes qui favorisent les incursions depuis les pays voisins. Les incursions étant  surtout notées vers les zones de l’Est. En effet, dans cette vaste zone qui sépare la RDC de l’Ouganda, en Cheval entre la Chefferies de Bashu et les Collectivités Secteur de Rwenzori ainsi que Watalinga, sont régulièrement signalées des incursions des hommes armés qui ensuite vont coaliser avec quelques complicités locales pour semer l’insécurité par des massacres des populations civiles dans le Secteur voisin de Beni Mbau en Territoire de Beni  avait déploré un acteur étatique des services de sécurité sui a ensuite obtenu les promesses des acteurs de la Société Civile, ainsi qu’ils l’ont toujours fait de continuer les dénonciations.

Sécuriser les défenseurs des droits humains qui dénoncent

Dénoncer, ils l’ont toujours fait les défenseurs des droits humains et autres acteurs. Cependant, ce qui fâche c’est qu’à plusieurs reprises, ils dénoncent mais sont ensuite insécurisés, quelques fois par ces mêmes services qui demandent en ce moment là une chose et son contraire. Entre novembre 2014 et octobre 2015 le GADHOP a documenté des menaces contre plusieurs Défenseurs des Droits Humains pour avoir alerté sur des risques d’insécurité. En lieu et place d’enquêter sur les cas dénoncés par les DDH, des services de sécurité se sont mis à traquer plutôt les DDH qui dénoncent ; un acte qui pourrait décourager plusieurs bonnes volontés. Par ailleurs d’autres Défenseurs des Droits Humains ont été en situation de menace pour avoir dénoncé des situations d’insécurité et qui par la suite n’ont pas été suivies d’actions de la part des autorités et les bourreaux ont renvoyé la flèche vers les DDH. Protéger les Défenseurs des Droits Humains peut aussi efficacement les encourager à dénoncer et contribuer à la sécurité dans les communautés.

Deogratias K SIKU

Communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP

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