Nord Kivu : des mineures minables font le sexe pour enrichir leurs « boss »

Des mineures à la lessive en bourgade de Kyavinyonge
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C’est l’une des pratiques des violences sexuelles dont ont parle de plus à plus en Ville de Butembo : l’exploitation sexuelles des mineures pour gagner de l’argent. En ville de Butembo, on les appelle les QG (Quartier Généraux) ces points généralement de vente de boisson et de chanvre où les petites servantes servent aussi des abreuvoirs sexuels aux dévergondés.

Une fille âgée de 12ans environs s'est échappée le 03 aout 2016, des mains d'une femme qui l'a amenée de Lume à Butembo pour des activités sexuelles (La loi sur les violences sexuelles nous interdit de publier son nom). Lume est une localité située en Secteur de Rwenzori en Territoire de Beni, à environs 70 km à l’Est de la Ville de Beni au Nord Kivu. C’est une zone pauvre, affectée par les massacres des civils dans la zone. Ces massacres sont l’ouevre des personnes armées qui se font passer pour des ADF (alors qu’en réalité, il s’agirait bien d’un autre groupe armé ayant fondé son idéologie sur celle des défaites ADF). La jeune fille dont ici question, est une orpheline de mère. Elle raconte que durant la nuit, elle attendait dans des songes la voix de sa mère la supplier de quitter cette maison de prostitution et de rentrer à la maison, sans quoi, elle mourrait. La petite a choisi d'obéir à la voix de sa mère et s’est révélée au grand public. Nouvelle dans la ville de  Butembo, elle ne connait pas le Quartier où elle travaillait le sexe avec plusieurs autres fillettes d'entre 10 et 13ans pour le compte d’une patronne. L’infortunée a été retrouvée à Kalimbute, une cellule du Quartier Matanda, en Commune Mususa, le 03 aout passé puis remise au service urbain des affaires sociales.  Elle raconte que la proxénète, son ex patronne, avant de les faires venir de Lume via Beni pour la Ville commerciale de Butembo, les trompaient qu’elles viennent ramasser des dollars qui gisent dans les rues de Butembo. Les pauvres n’avaient jamais été en Ville de Butembo. Elles attendaient de loin, l’histoire paradisiaque de la Ville et pensait venir puiser à la source du bonheur, sans savoir qu’elles avaient été prise dans le piège de la fourbe. La victime raconte qu’'elles ont été recrutées au nombre de 7. Ses amies sont restées au QG mais, elle veut retourner chez elle, à l’appel de sa mère décédée. Elle dit que son grand père est un habitant de Lume dont nous taisons les noms et adresses pour raison de déontologie relative aux données des violences sexuelles.

Une pratique qui piège les démunis en violation de la loi

Dans nombreux villages du Nord Kivu, des endroits appelés QG (Quartier Général) font légion. Ce sont des petites caisses de vente de boissons et autres stupéfiants, disposant d’une ou plusieurs chambres pour accueillir les libidineux. Les servantes sont transformées en accompagnatrices sexuelles de cette holocauste juvénile. Dans les carrés miniers et dans les agglomérations urbaines, ces places sont tenues par des personnes ayant des liens incontestables avec des agents des services de sécurité qui en assurent la protection ou la couverture. En certains endroits ce sont mêmes ces agents ou leurs épouses qui en sont responsables. Dans la ville de Butembo, la place forte de ces pratiques seraient la Place dite Kitawite, en plein cœur de la Ville, la Vallée de Wayimirwa jusque Vichai en Commune Mususa et le Quartier Vutsundo en Commune Kimemi. D’autres endroits sont cachés dans d’autres communes de la Ville. Faute de moyens, plusieurs jeunes filles, ayant quitté l’école sont employées dans ces officines, contre une rémunération dérisoire : les manucures. Toute la recette revient au patron ou à la patronne. La même situation est documentée dans les zones minières en Territoire de Lubero. Pourtant la loi sur les violences sexuelles (Loi Nº06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais) est claire en punissant l’excitation des mineures à la débauche et le proxénétisme :

Article 172

Quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, facilitant ou  favorisant pour satisfaire les passions d’autrui, la débauche ou la corruption des personnes de l’un ou l’autre sexe, âgées de moins de 18 ans, sera puni d’une servitude pénale de trois mois à cinq ans et d’une amende de cinquante mille à cent mille francs congolais constants.

Article 174 b

Sera puni d’une servitude pénale de trois mois à cinq ans et d’une amende de cinquante mille à cent mille francs congolais constants :

1. Quiconque, pour satisfaire les passions d’autrui, aura embauché, entraîné ou détourné, en vue de la débauche ou de la prostitution, même de son consentement, une personne âgée de plus de dix-huit ans ; l’âge de la personne pourra être déterminé par examen médical, à défaut d’état-civil ;

2. Quiconque aura tenu une maison de débauche ou de prostitution ;

3. Le souteneur : est souteneur celui qui vit, en tout ou en partie, aux dépens d’une personne dont il exploite la prostitution ;

4. Quiconque aura habituellement exploité de quelque autre façon, la débauche ou la prostitution d’autrui.

Le défi pour les organisations de défense des droits humains, à l’occurrence le GADHOP c’est de démobiliser toutes ces victimes, les ramener à la maison, mais l’étau se ressert lorsqu’elles exigent des moyens de survie en lieu et place de s’adonner à la débaucher.

Deogratias KAKULE SIKU

Animateur Communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP

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