Butembo est une ville commerciale située au Nord Kivu à l’Est de la RDC, une ville connue pour ses activités économiques florissantes depuis plusieurs décennies. La ville est restée un important poumon économique de tout l’Est de la RDC à être surnommé Dubai du Congo par des commerçants d’autres provinces. Cependant, il y a 10 ans, la courbe économique tend vers la baisse.
Selon une source auprès des opérateurs économiques plusieurs facteurs ont influencé négativement la croissance de l’économie de la Ville. Il s’agit principalement de l’insécurité autour de la Ville de Butembo : sur l’axe Butembo Goma et l’Axe Butembo Beni qui sont les principales voient d’entrée et de sortie de la Ville sur la Route Nationale no 4. Dans ses transactions économiques, selon les estimations, la ville importe à 80% les produits manufacturés et exporte à 15% les matières premières constituées essentiellement des produits des champs et quelques minerais (Or, COLTAN, diamant, etc). Ces dernières années, cet élan économique souffre de l’insécurité dans les villages des alentours de Butembo, ayant entrainé la baisse de production et de la consommation. En territoire de Beni, la grande majorité des terres arables de l’Est du Secteur de Beni, du Secteur de Rwenzori et de la Chefferie des Bashu sont abandonnées par les agriculteurs et autres exploitants du bois en raison des opérations militaires en cours depuis 3 ans dans la zone. Cette asphyxie économique arrive alors que la ville de Butembo affichait une tendance vers un développement intégral, une démographie galopante et des infrastructures de plus à plus modernes : à peine quelques routes macadamisées sur environs 20 km sur une partie de trois artères principales.
Un circuit économique violant les droits humains
L’économie de la Ville de Butembo s’est en outre entrainée dans la crise générale que connait la RDC, une inflation du taux de change passée de 920 à 1200 francs depuis le mois d’avril 2016. Cette situation d’instabilité monétaire qui a surgi contre toute attente, est venu ébranler l’équilibre monétaire et le circuit économique dont les fragilités étaient déjà évidentes. Du cout, une vertigineuse flambée des prix a été connue sur les marchés sans un moindre respect des règles en la matière et dans la grande violation droits des consommateurs. Du secteur de la communication cellulaire au commerce ordinaire, les prix sont fixés à volonté. Selon certains spécialistes de l’économie, il est évident que cette cherté touchant essentiellement la consommation téléphonique provoque un appauvrissement de la population au profit des opérateurs communicationnels qui changent des tarifs à leurs grés sans pourtant améliorer la qualité de leurs services. Une régulation encore plus sévère en faveur des consommateurs devrait être facilitée par les autorités. De leur part, les services des impôts et taxes devraient protéger les consommateurs en canalisant les revenus de la fiscalité vers la population.
Le GADHOP recommande au gouvernement de considérer les droits des consommateurs et d’harmoniser la réglementation des prix ainsi que des taxes et impôts, selon les revenus de la population. Des infrastructures nécessaires pour une bonne circulation des biens et services devraient aussi permettre d’éviter que la population se retrouve dans ce que l’on appellerait une jungle économique et politique.
Par Jérémie KASEREKA,
Secrétaire Permanent du GADHOP