Territoire de Lubero: les déplacés de Kambau ont besoin d’aide après le retrait des Mai Mai Kilalo du village

Des déplacés devant le bureau de la localité de Njiapanda. Photo DeoSiku/GADHOP
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Ces déplacés sont cantonnés dans des familles d’accueil dans les Villages de Liboyo, Kisasa et Pawanja et retournent timidement dans leur village même si les Forces Armées de la RDC sont revenus réoccuper le village depuis dimanche 13 novembre 2016. Selon la Société Civile, environs 600 ménages ont besoin d’aide en produits vivriers et en habits ainsi qu’un appui en soins médicaux.

 Dimanche 13 novembre 2016, à l’appel du Comité Local des Droits Humains, CLDH Njiapanda, une structure de base du GADHOP, la population locale a contribué une quantité modeste estimée à 400 kgs des vivres en faveur des déplacés, mais l’aide s’est révélée d’autant plus limitées qu’il en faut encore. Même les forces de sécurité déployées sur place sur le terrain attendaient de la population des vivres en plus de 50 litres de carburant collectés pour approvisionner un camion militaire de type KAMAZ frappé par une panne sèche à BIAMBWE, à environs 30km à l’est de Njiapanda. Ces unités devaient venir en appui d’autres qui se sont établies à Kambau après le retrait des miliciens.  Le village de Kambau, chef lieu du groupement Bapakombe, au Nord Est du Secteur des Bapere avait été attaqué puis occupé par des miliciens mai mai d’un certain Kambale Kilalo samdei 12 novembre depuis la matinée. Les FARDC, qui s’étaient retirée pour des raisons stratégiques sont revenues occuper le village le lendemain, après l’arrivée des renforts.  Cependant, les mai mai menaceraient encore de revenir dans le village, attaquer les forces régulières et s’installer, pour venger un des leurs, tombés sous les coups des balles des FARDC. Cette menace décourage nombreux habitants de Kambau de rentrer dans le village et les activités y tournent au ralenti. La population a un mauvais souvenir de ces genres d’opérations. Le plus souvent, elles sont accompagnées des violations graves des droits humains. Lundi 15 novembre 2016, une rumeur faisant état de la présence des miliciens dans le parage du village a fait fuir quelques dizaines de ménages qui venaient de rentrer dans le Village. Rappelons que les forces régulières ont, avant d’abandonner Kambau, décroché dans les carrés  miniers de Bilulu puis Esege, situés à plus de 10 km de là, villages toujours occupés par cette milice mais l’armée a promis récupérer dans les prochaines heures ces positions. A la suite de cette situation, c’est une psychose totale qui règne dans le chef des populations des villages de Kambau, Pawanza, Liboyo et Kisasa sur le même tronçon, entre Njiapanda et Bilulu, à l’ouest du Territoire de Lubero dans cette agglomération mieux connue sous Mbunia Kisenge. Les populations craignent pour des retombées négatives de cette opération notamment des pillages, viols, assassinats ainsi que des tueries visant des civils.

L’occupation de Kambau par les miliciens de Kilalo n’aura pas été sans conséquence, bien que jusque là le bilan humain fasse état d’un mort dans les rangs des miliciens. Des sources locales, par ailleurs informent que les miliciens n’ont pillé aucune boutique aussi bien durant l’occupation que le retrait du village. Toute fois, ces miliciens auraient encore l’appétit de l’occupation de cette agglomération riche en gisements d’or et favorable à l’exploitation du bois. Il y a plus de 4 ans, cette agglomération était le Quartier Général de la milice Mai Mai répondant aux ordres de Kambale KILALO. La milice en avait été chassée par les FARDC dans le cadre d’une vaste opération de rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le Secteur des Bapere. En ces jours, les milices seraient entrain de tenter de réoccuper leurs anciens bastions, mais certes, les FARDC ne les laisseront pas faire.

Impact sur la situation socio économique des agglomérations de négoces

Njipanda et Manguredjipa s’affichent comme les zones d’approvisionnement depuis les villages de Bandulu, Midede, Fatua, Kambau, Bilulu etc. Dès lors qu’il s’y annonce l’insécurité caractérisée par la fuite des populations, civiles, la crise économique est perceptible dans les centres de Manguredjipa, Chef Lieu du Secteur des Bapere et dans les grandes bourgades voisines en Chefferie des Baswagha. Pourtant, ces agglomérations, espéraient encore il y a peu, pouvoir bénéficier des retombées positives de la validation des sites miniers notamment d’Etaeto qui ne sont pas moins riches en minerais des 3T : Etain, Tungstene et Tantalite. La zone est aussi un important réservoir d’or et produit des planches ainsi que d’autres richesses naturelles atour des forets secondaires au Parc de la Maiko. Ce qui va avec cette insécurité c’est aussi qu’actuellement la route Butembo Manguredjipa est dans un Etat de délabrement très avancé : bourbiers, coupures des ponts et caniveaux bouchés, la route est un calvaire. Conséquence, les prix de produits manufacturés importés de la Ville de Butembo ont pris de l’ascenseur en commençant par une bouteille d’eau minérale qui a connu une hausse de 10% au Centre de Manguredjpa. A l’inverse, les produits agricoles produits de cet axe ont connu une hausse en Ville de Butembo, tel le riz et l’huile de palme. Le GADHOP, une organisation de défense des droits humains et de recherche de paix encourage les FARDC et la police dans leur mission de sécurité des personnes et de leurs biens. Ce réseau d’ONG des droits humains ne cesse de plaider pour le retour d’une vie normale et favorable aux droits humains pour les communautés de la zone et invite les autorités à investir davantage des moyens pour garantir les droits humains dans leurs intégralités à ces populations du Nord ouest du Territoire de Lubero.

Deogratias KAKULE SIKU

Animateur communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP.

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