Réflexion sur la situation de Beni–Butembo

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Publié par : GADHOP

Les semaines du 18 au 23/11 et 24/11 au 6/12 ont été mouvementées et caractérisées par la violence de la population contre la MONUSCO et les institutions publiques de la RDC en ville de Béni et Butembo, puis en commune rurale de Oicha.

                Il s’ajoute le crash d’avion survenu à Goma en date du 24/11 qui a endeuillé les familles à Béni et Butembo qui ont perdu les leurs qui   se rendaient dans ces deux villes  troublées par les événements de manifestions  et revendications.

                La colère de la population  est causée par la situation  des tueries exacerbées en ville et territoire de Beni  malgré  les efforts fournis par le pouvoir soutenu par la mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo(MONUSCO) depuis plusieurs opérations de traque des groupes rebelles ADF et autres.

                 En 2014, lorsque ces tueries de la zone Beni prenaient de l’ampleur pendant que  le gouvernement promettait de prendre de mesures nécessaires  pour finir ce drame. Il s’observe  que  6 ans après, aucun changement dans le sens du retour au calme et la sécurité des personnes et de leurs biens est arrivé.

Les conséquences humanitaires dues aux attaques entre les forces nationales et rebelles, groupes armés et milices sont considérables et n’encouragent pas à un avenir plus promettant. L’épidémie d’Ebola  étant  encore dans la région  risque de  ne pas  finir complètement suite aux différentes attaques survenues aux CTE à Mambasa  risquant d’occasionner  les  mouvements de fuite de personnes atteintes vers des zones  déjà maitrisées et stables quant à la MVE

                La  région de Béni se retrouve dans une insécurité notoire dominée par  la violence de la population  contre  les structures  à mission  de sécurisation  et de pacification. En même temps, les rebelles ADF, source  d’insécurité ne revendiquent  rien officiellement, ne sont pas bien identifiés  et restent actifs car  continuent à égorger la population dans plusieurs villages en groupement bambuba kisiki en territoire de Beni.  La population de Beni n’est pas rassurée d’un retour au calme et  craint  que  le pire puisse  arriver   si un terrain d’entente pour la paix  n’est pas trouvé.

                Le garant de la protection de la population étant l’Etat, détenteur du pouvoir légal a les yeux braqués  sur lui pour trouver une solution urgente et appropriée  à cette  crise qui se vit dans toute la zone de Béni-Butembo, Lubero  avec c impact sur  les autres provinces voisines à celle du Nord Kivu.

                L’activisme des groupes armés en  territoires de Lubero et Béni déstabilisent la vie quotidienne des populations incapables de cultiver, de produire, de vivre dans la quiétude et vouées aux multiples déplacements internes sans espoir de revivre dans la tranquillité et la paix comme le stipule l’article 52 de la Constitution de la RDC :  « Tous les Congolais ont droit à la paix et à la sécurité tant sur  le plan national qu’international. Aucun individu ou groupe d’individus ne peut utiliser une portion du territoire national comme base de départ d’activités subversives ou terroristes contre l’Etat congolais ou tout autre Etat ».

                Les manifestations publiques à Béni par des mouvements de résistances  ont été soutenues par la population de Butembo, du territoire de Lubero où  les groupes dits de pressions ont été mobilisés pour éveiller la conscience des citoyens sur la gravité de la situation qui prévaut  en territoire de Béni la revendication étant le départ sans condition de la MONUSCO qui n’apporte aucun soutien à la population de Beni tuée à grande échelle sous l’œil  de celle-ci (motif des manifestant). Ainsi à Béni, il est rapporté :

  • A  Beni, le bilan   total provisoire  est   de 8 personnes tuées, dont 5 pendant les  manifestations  au siège de  la monusco  et  3 en ville de Béni  pendant les manifestions du 02 Décembre 2019. De ces 8 personnes une jeune fille  et un jeune garçon militant de Lucha, et un policier.
  • A Butembo, un  bilan provisoire de 4 personnes tuées, 1  jeune militant de la Véranda  Mutsanga, 1 jeune de Nziapanda, 1 enfant tamponné par un véhicule de la   MONUSCO, et un autre jeune atteint par balles mais dont  la mort n’ est pas confirmée. 2 véhicules  des particuliers incendiés et 3 jeunes blessés dans les accrochages avec la police

 La situation du 3 Décembre 2019 en ville de Butembo a été  tendue par le fait des   jeunes du quartier Katsia  qui ont obligé  aux populations de marcher pieds nues pour respecter les prescrits coutumiers  sollicitant  aux ancêtres de stopper les tueries de Beni et toute la région victime des tueries.

Comme la masse n’a pas d’âme et que la solution urgente de maitrise des mouvements de résistance n’arrive pas, il est à craindre un chaosoù une situationbeaucoup pluscompliquée dans la zone de Beni toute entière avec des effetscollatéraux dans d’autres zonesqui sont à proximité.

Les activités économiques ont été paralysées et les conséquencessont énormes ;les produits périssablessont pourris, la population ne s’est pas approvisionnée en vivre, les hôpitaux et Centres de Santé ont réduit leurs services et la peur de subirles menaces des manifestants.

Selon un analyste économique et financier de la ville de Butembo, la villepurement commercialeconnaitun manque à gagner de 3000.000 $ chaque jour qui passe sans travail, car plusieursactivités commerciales se réalisentchaque jour dans cette ville

Il s’observe une attitude d’incertitude et de peurdansle langagedes citoyensdes zones affectéespar les troubleset surtout le doute et le manque de confiance auxinstitutions publiques sensées donner la solution au problème.

Les manifestations de la ville de Butembo en date du 06 Décembre 2019 ont troublé aussi les activitéspar des barricades dans les quartiers Furu, Mutiri, Kitulu jusqu’au siège de la monusco où les membres de Lucha se sont pointés avec des messagesforts contrecette monusco, des balles ont été crépitées aussi . Dans tous les quartiers, les citoyens ont été obligés de circuler pieds nues par contraintesdes groupes des jeunes en surveillance.

Les tueriesindiquées à Mantumbi en territoire de Beni vers Oïcha ce 6 décembre 2019, s’ajoutent aux autres etc’est une panique générale et un imbrogliodans lesquelsles habitants sont plongés.

Analyse de cecontexte

Le GADHOPconsidère que cetétatde choseestunindicateurnon promettant pourle retour à la paix dans toute la zone Butembo-Beni. La question de l’activisme des groupes armés dans les deux zonesn’a pas étéélucidée etrésolue pendant qu’elle n’avait pas encore une grande ampleur. Ceci ramène aux débordementsetà la confusion totale entrepopulation, institutions publiques de sécurités et la Monusco.

  •  

Cela implique aussi qu’ily a possibilité que ces infiltrés prennent part aux manifestations et posent les actestroublant l’ordre publique à l’insu desjeunes des groupes dit de pression

 

LES BARRIERES SUR LA ROUTE GOMA BUTEMBO

Depuis Goma jusqu'à Butembo14barrièressans objetsont placées :

  • Barrière OPRP en quittant la ville  où les voitures payent l’équivalant de 4 $, puis 1000 fc aux FARDC, et 1000Fc  aux autres  civiles y positionnés ;
  • Point des policiers de PCR  au marché 1 des légumes où les chauffeurs donnent des «  rapports » de 5000Fc à 20000Fc ;
  •   Barrière à Kibumba centre  où les chauffeurs donnent aux FARDC   1000 fc et aux autres  civiles  dits de sécurité 1000 Fc ;
  • Barrière FARDC  à Rugari où les chauffeurs donnent 5000 fc ;
  • Point des policiers  PCR à Burai où les chauffeurs donnent  3000 fc à 5000 fc ;
  • Point des policiers  PCR à l’entrée  de Kiwanja  où les chauffeurs donnent  3000 fc à 5000 fc ;
  • Barrière  péage route Kiwanja, où il y a Foner, FARDC, Sécurité militaire et autres civiles où les chauffeurs payent un total d’après 20 $ par véhicule  selon qu’on vient de Goma ou de Butembo ;
  • Barrière dans le Rwindi, pour la surveillance Ebola ;
  • Barrière à la fin du Parc où les chauffeurs payent 1000 fc ;
  • Point des policiers  PCR à Kanyabayonga  les plus durs  où les chauffeurs donnent  3000 fc à 5000 fc, au service de transcom où les chauffeurs payent 2000 Fc par véhicule, 
  •  Barrière à Lubero , Foner, transcom,   et surveillance Ebola ;
  • A 5kilometres de lubero en allant vers  Butembo, un point des policiers PCR   où les chauffeurs donnent aussi le rapport de 1000 à 5000 fc ;
  • Barrière à Kyambogho, péage route et FARDC puis surveillance Ebola
  • A l’Entrée de Butembo vers le parking   Nziapanda  un point des policiers PCR le plus  dur où d’autres services  se joignent à la PCR pour récolter de l’argent aux véhicules avec insistance

Cette réalité est la même sur l’axe Butembo-Beni-Mambasa en oriental puis surles routes de dessertesagricoles en territoire de lubero et Beni des barrières de rançonnement sont nombreuses par les servicesFARDC , Transcometc…

Ceci est une manière de rendre la population plus vulnérable et plus colérique lorsque des événements d’insécuritésurgissent.Toutes ces pratiquesaccentuentle découragement et le manque de confiance enversles institutions publiques

Recommandations :

Les mêmes recommandations  reviennent  et se résument en une adressée à l’Etat Congolais  de garantir urgemment  sa population  d’une sécurité   et d’une paix  pour un développement longtemps attendus  et choisir les  collaborateurs   prêts à  l’aider  pour extirper les forces négatives ayant élues domicile en RDC  et qui  endeuillent encore la population dans la zone de Beni.

Fait à Butembo, le 07 décembre 2019

 GADHOP

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