Butembo : Le maire menace de chasser de sa juridiction des agents publics qui n’auront pas payé l’impôt

Photo Deo SIKU/GADHOP
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Théodore SIKULY'UVASAKA MAKALA  maire de Butembo l'a dit lors de la parade, une adresse populaire qui a lieu tous les lundis à la Mairie. C'était à la suite du bilan dressé mitigé de la semaine fiscale organisée en février dans la Province par la Direction Générale des Recettes du Nord Kivu, DGRNK.

Pour une énième fois, Butembo a été réputée peu mobilisatrice en terme d'agents ayant payé leurs impôts dans le cadre de la semaine fiscale, une réalité qui rejoint la situation de fiscalité des opérateurs économiques. Alors que les agents de l’Etat devraient donner l’exemple, la semaine fiscale les a trahi. Comme les opérateurs économiques, les agents de l’Etat œuvrant en ville de Butembo sont insolvables.

Butembo, une ville de près de 1 million d'habitants maintenant a toujours été classée parmi les derniers des mobilisateurs des recettes publiques alors que la ville compte des milliers d'activités commerciales et d'autres secteurs. Le maire de Butembo, qui s’est déjà rendu célèbre dans les sanctions contre ses agents menace de dresser un rapport accablant pour indexer les insolvables. Cependant, menacer ne serait pas la solution. Les paroles étant bonnes que quand elles sont suivies des actions, exécuter ces menaces permettrait de rassurer la population que les agents publics devraient donner l’exemple de la fiscalité.

En effet depuis décembre dernier, la Province du Nord Kivu a pris l’habitude de la semaine fiscale organisée pour mobiliser les impôts dans le chef des agents publics qui dans le temps, se considéraient en exonérés fiscaux.

Dans une ville qui sort du néant, Butembo,  l’incivisme fiscale pourrait etre justifié par l’absence de l’action de l’Etat

Les raisons de l'incivisme en ville de Butembo une particularité voilà pas seulement des opérateurs économiques privés mais aussi des agents de carrière publique, il faut peut être les chercher dans l'histoire de la ville. Il s'agit ici d'une ville qui a battu elle même sa renommée et dans la quelle l'action publique est peu ou presque pas visible: pas d'eau, électricité, pas de route, aéroport, les bâtiments servant de bureaux ont été construits sur le dos de la population et les projets entamés par le pouvoir public patinent. Les opérateurs économiques ne se disent-ils pas "où iront nos taxes alors que nous roulons sur des routes que nous entretenons nous même, sans actions palpables des officiels".

Certes l'élan pour le changement vient d’être relancé par les travaux de modernisation des routes par le gouvernement provincial mais il faut attendre l'aboutissement des travaux pour espérer que cela change les mentalités. L’histoire nous renseigne que si le port des casques par les conducteurs des motos est devenu une décision impossible à appliquer en ville de Butembo, c’est parce que les concernés ont une raison. Des casques pour quelle route. Construisez les routes et obligez nous à porter les casques. Un même slogan pourrait etre dit des taxes en  général : amenez-nous l’électricité, l’eau, la sécurité, payez les agents de l’Etat etc. et obligez nous à payer impôts et taxes.

Ce discours rappelle le défi que les élus de demain ont à relever dans ce pays où tout est débat.

Deogratias kakule SIKU

Communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP

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