Les grandes étapes de l’histoire politique de la R D C depuis la période des rebellions qui ont divisé le pays sont passées. De la longue transition jusqu’à l’avènement démocratique des élections de 2006, les congolais pensaient s’être lancés sur une bonne voie. Aujourd’hui cet espoir est sous menace des avides de pouvoir.
La République Démocratiquement du Congo n’a pas raison de se dérouter de cette bonne voie de s’engager dans l’idéologie de l’alternance au pouvoir. Car à la lecture des évènements politiques actuels dans le pays, il s’avère que des mauvaises intentions animent certains acteurs qui sont aux affaires et qui croient qu’ils ont le monopole de rester au pouvoir pour continuer à dilapider les deniers publics et exclure les autres citoyens qui ont aussi droit à la vie et à l’accès au pouvoir. Le peuple congolais se souviendra que pendant l’année 2013, la mouvance présidentielle avait tenté se sensibiliser et d’initier la révision de la constitution, une question qui avait fait couler beaucoup d’ancre et de salive jusqu’à présent. D’autre part, l’opposition Congolaise n’arrive pas à se souder pour être un contrepoids réel à la majorité au pouvoir. Cette dernière, profite de ces désaccords entre les acteurs de l’opposition pour tenter une nouvelle aventure de se faire élire.
Les élections de 2016, compte à rebours lancé
Ce n’est plus un doute qu’une crainte dérange le camp de la majorité au pouvoir ; il s’agit de la date du 16/12/2016 qui n’est qu’une question de quelques mois pour l’atteinte du délai constitutionnel indiquant la fin du mandat présidentiel. Selon l’article 70 de la Constitution de la RDC, le président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5ans renouvelable une seule fois…Cette phr ase fait elle peur à la classe politique congolaise qui commence déjà à sortir des velléités de la revoir. Si nous devons nous prévaloir d’être un Etat démocratique, le camp au pouvoir ne doit plus réfléchir dans le sens de créer des mécanismes pouvant lui permettre de s’éterniser au pouvoir à travers un président déjà hors conditionnalité dès lors que la constitution prévoit des voies démocratiques de sortie.
Kabila mission terminée, s’inspirer de l’histoire
L’on peut reconnaitre au chef de l’état les efforts fournis pour la modernisation des infrastructures du pays bien que plusieurs chantiers restent sans suite et sans espoir d’être achevés. Les efforts aussi pour la fin de la guerre à l’Est de la RD Congo. De ce fait, une sortie honorable lui serait d’un respect et d’une image louable et considérable pour donner la chance d’un avenir meilleur à la RDC, vers la démocratie. Les exemples parlants sont nombreux, il suffit de s’en inspirer : l’Afrique du Sud où feu le président Mandela avait tracé la route de l’alternance dans un pays longtemps déchiré par l’apartheid. Il faut rappeler que l’illustre Mandela, n’avait pas mis l’accent sur la richesse personnelle mais sur l’amour du pays. Les expériences des pays comme la Tanzanie, le Sénégal, la Zambie, la Namibie etc… peuvent servir d’exemple pour la RDC. Dans ces jeunes démocraties, les mandats constitutionnels finissent et les hommes politiques s’en vont et les républiques continuent à fonctionner correctement. Il est encore possible de sauver l’image du Congo Kinshasa en face du monde contre tout pessimisme planté dans l’opinion.
La Commission Electorale Nationale et Indépendante au défit
La Commission Electorale Nationale Indépendante( CENI), devra bien jouer son rôle pendant l’organisation des prochaines élections qui s’annoncent agitées déjà à la présentation du calendrier des élections locales dont les acteurs politiques de l’opposition ne sont pas du tout d’accord. Le Président de la CENI devra jouer à l’impartialité et l’objectivité pour ne pas être source des troubles dans ce pays qui a longtemps souffert par des plans machiavéliques venant de partout. La classe politique Congolaise en général, doit avoir la maturité en ayant un esprit d’ouverture, d’épanouissement et du renforcement de l’amour du pays car l’approche des intérêts individuels est à bannir dans les chefs des uns et des autres. Ceci pour dire qu’il faudrait être acquis à l’alternance au pouvoir, un chemin obligé des sociétés démocratiques. La Société Civile Congolaise doit jouer son rôle d’éclairer l’opinion sans verser dans les tendances d’un camp ou un autre.
Par Jerry KASEREKA
Animateur Programme Paix au GADHOP