GROUPE D’ASSOCIATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA PAIX
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COMMUNIQUE DE PRESSE DES ASSOCIATIONS MEMBRES DU GADHOP SUR LES TRACASSERIES, LES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS & LES ENLEVEMENTS DANS LE GRAND NORD KIVU
Le Groupe d’Associations de Défense des Droits de l’Homme et de la Paix, « GADHOP », est inquiet de l’escalade des violations des droits humains qui sont enregistrées dans les villes de Beni et d’Oïcha et autres agglomérations dans le Territoire de Beni au Nord Kivu. Il s’agit des conséquences de la sur-militarisation de BENI – Ville et BENI – Territoire du fait des opérations militaires qui sont en cours contre les ADF qui ont non seulement tués mais aussi commis des exactions inimaginables notamment des enlèvements par légion. Tout en saluant le travail remarquable des FARDC dans la traque de ces rebelles ougandais, le GADHOP attire l’attention des autorités militaires sur les exactions commises par certains militaires indisciplinés.
En effet, c’est chaque jour que le GADHOP est informé des exactions commises par certains éléments FARDC : il s’agit entre autre des viols des femmes, des cambriolages mains armées des domiciles des paisibles citoyens, et des vols doublés des tortures des citoyens principalement dans les agglomérations en Territoire de BENI. Ces violations des droits de l’homme sont souvent impunies par les responsables des troupes, avec des tendances de camouflage des auteurs de ces exactions. Les responsables des troupes devraient se rappeler le vieux dicton, « Qui aime bien châtie bien », pour éviter que leurs pratiques ne deviennent un mode opératoire enraciné alors que ces militaires viennent de recevoir une formation au standard international qui devrait faire d’eux des militaires exemplaires. Nous réitérons que la réussite de la mission contre les ADF ne doit pas occulter les violations des droits humains.
Toujours sur le plan sécuritaire, le GADHOP déplore l’assassinat de Monsieur AMZA KATSAMBYA, agent de la MONUSCO de la section DDRRR de BENI qui a été tué le 05 Février 2014 dernier, et la criminalité orientée vers les enlèvements dont la ville de BUTEMBO commence à être tristement célèbre. Ceci est une preuve manifeste d’une certaine réorganisation des bandes des malfaiteurs et assassins qui veulent semer la désolation dans les milieux urbains en villes de BENI et de BUTEMBO. Ces actions de sabotages requièrent une attention particulière des services de sécurité afin d’endiguer cette hémorragie sécuritaire, qui risque de porter un coup à la bonne marche des activités socio-économiques de la population de toute cette partie de la Province du Nord KIVU.
En outre, le GADHOP demande à l’Etat major des FARDC en opération SUKOLA 1 de rendre disponible l’information sur le millier d’otage aux mains des ADF, que la population attend comme une des conséquences positives de ces opérations militaires. Ici, c’est pour que la rumeur ne l’emporte sur les informations réelles, car l’absence de l’information vraie laisse toujours la place à la rumeur.
Au vu de ce qui précède, le GADHOP recommande ce qui suit :
- 1. Aux autorités politico-militaires
– De pourvoir sur le plan logistique les FARDC au front dans cette opération SOKOLA 1, car un militaire affamé est un réel danger pour la population qu’il est censé sécuriser, avec des répercussions sur les effets que devaient générer les victoires sur le front ;
– De punir sévèrement les militaires indisciplinés qui commettent des exactions sur la population ;
– De mener conjointement des enquêtes sur la destination des personnes enlevées en vue d’en rendre compte à la population qui attend impatiemment des nouvelles sur les membres de famille disparus ;
– De mettre hors d’état de nuire les groupes de bandits dans les villes de Beni et de Butembo qui auraient des connexions avec les milices et certaines organisations mafieuses à l’Est du pays.
- 2. A la MONUSCO
– D’être un réel appui aux FARDC en opération, et de mener de la surveillance pour assurer un meilleur comportement de ceux-ci sur les fronts et dans les villages libérés ;
– D’initier une enquête sérieuse et indépendante pour découvrir la destination de plus de 600 personnes enlevées en vue d’une poursuite contre les responsables des ADF.
- 3. Aux ONG des droits humains
– De poursuivre les enquêtes, avec professionnalisme, sur les violations des droits humains en vue de la poursuite contre les présumés coupables.
Ainsi fait à BUTEMBO, le 13 Février 2014
Pour le GADHOP
Moïse KAMBERE KAYITAMBYA
Secrétaire Permanent
