Au moins 575 violations et incidents de protection des droits humains ont été documentés durant l’année 2017. Focalisé sur le Nord Kivu et une partie de l’Ituri, ce rapport offre une vitrine sur la situation des droits humains dans la Régio, selon les auteurs, les zones géographiques, les époques et les conséquences.
« Les violations des droits humains qui ont le plus déstabilisé les communautés dans leur droit à vivre dans un environnement sain et sécurisé sont : les affrontements et les pillages opérés par des acteurs de diverses tendances. Jusqu’à la publication de ce rapport, l’on estimait à plus de 500 mille, le nombre des personnes déplacées dans la zone couverte par ce rapport. Les zones les plus touchées étant :
- L’Est et le Sud du Territoire de Lubero
- L’Est du Territoire de Beni,
- Le Nord du Territoire de Rutsuru ainsi que
- Le Sud Est du Territoire de Walikale.
Dans certaines zones, ce déplacement a duré jusqu’à plus d’une année dans une mesure où même à la publication de ce rapport, nombreux ménages de l’Est du Territoire de Lubero et de l’Est du Territoire de Beni étaient encore en déplacement. » peut-on lire dans ce rapport
Des principales violations
Selon le rapport et les données documentées, « les violations les plus commises ont été d’abord les vols à mains armées dont la forme la plus prisée était le KASUKU (mode de vol à mains armées prisées en ville de Butembo et au cours du quels les opérants sont munis d’armes blanches essentiellement des barres à mines, des pieds de biches, machettes, couteaux et autres armes blanches) a été la plus connue durant l’année soit 14,26% des violations documentés, suivies des cas d’homicides et des affrontements.
Des zones les plus touchées
Selon le rapport, parmi les 575 violations documentées, nombreuses l’ont été en Territoire de Lubero, suivi du Territoire de Beni puis de la ville de Butembo. Les autres zones géographiques sont notamment les Territoires de Mambasa et Masisi ainsi que Nyiragongo, Beni Ville et Walikale.
Par rapport aux auteurs
« Les 575 violations des droits humains documentés en 2017 par le GADHOP au Nord Kivu et en Ituri ont comme auteurs présumés 23 catégories de bourreaux parmi les quels, les hommes armés inconnus occupent une proportion importante ainsi que les différents groupuscules MaiMai réunis. Ce qui inquiète est que cette année, les FARDC ont été auteurs de plusieurs violations des droits humains notamment des pillages, taxes, arrestations et détentions illégales des civils au cours d’affrontements contre les groupes armés. », relève le rapport.
Face à cette situation, le GADHOP émet une série de recommandations :
- Au gouvernement congolais à travers son ministère de la justice et des droits humains
- De mener des enquêtes approfondies sur base de ce rapport pour évaluer le niveau de répression des violations des droits humains dans la zone couverte par ce rapport ;
-
S’assurer que tous les auteurs avérés des violations des droits humains ont été puni
es et que les victimes ont été remises dans leurs droits ; - Mettre en place des mesures efficaces et durables qui garantissent un environnement favorable au respect des droits humains et à l’avènement de la PAIX ;
- De poursuivre la neutralisation des groupes armés en observant le respect des droits humains dans les zones sous opérations militaires.
- A la communauté Internationale et aux acteurs régionaux
- De continuer son appui aux acteurs humanitaires dans l’amélioration de la situation des droits humains en RDC en sa qualité de membre siégeant au Conseil des Droits Humains des Nations Unies ;
- De poursuivre son appui aux autorités congolaise dans la lutte contre les groupes armés et l’impunité des auteurs des violations des droits humains ;
- De prendre des mesures coercitives en l’endroit des acteurs gouvernementaux de la RDC qui pourraient continuer à faire blocage au respect des droits humains et la promotion de la Paix.
- D’appuyer les acteurs humanitaires locaux dans le renforcement de la protection des civils à travers les actions déjà amorcées et qui méritent une continuité.
- Aux acteurs humanitaires locaux
- De poursuivre leur accompagnement aux victimes de différentes violations des droits humains en vue d’améliorer l’environnement protecteur des communautés de la Province du Nord Kivu.
- A la population locale
- De dénoncer autour d’eux, toutes violations des droits humains et leurs auteurs et collaborer étroitement à toute action visant à combattre les violations des droits humains et punir leurs auteurs. Lire tout le rapport ici RAPPORT ANNUEL DE MONITORING DES VIOLATIONS DES DH GADHOP NORD KIVU ITURI 2017