Gouvernance économique de Kinshasa et compétitivité à l’heure de la mondialisation économique : exemple d’un investisseur Congolais

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Gouvernance économique de Kinshasa et compétitivité à l’heure de la mondialisation économique : exemple d’un investisseur Congolais

Kampala, 03 Janvier 2013

La RDC rencontre de sérieuses difficultés à sortir de son grand retard de développement économique causé par la pire dictature du régime Mobutu dont certains acteurs politiques en refuge en Occident continuent de vanter les valeurs de l’unité nationale et de protection de l’intégrité territoriale face au risques réels de balkanisation auquel le nouveau clan politique « AFDLR-ien »a exposé le pays. Malheureusement, cette littérature d’autojustification qui profite des difficultés à gérer l’insécurité dans les provinces de l’Est de la République Démocratique du Congo, ce lourd héritage de la désorganisation de l’armée par le régime finissant de Mobutu, ne fait transparaître le moindre remord sur le gouffre socioéconomique dans lequel ces compagnons de l’ « homme-léopard » ont plongé le géant Africain.

Tout fait comprendre qu’il faut des actions et une détermination pour sortir le pays du retard pris, et pourtant face aux comportements irresponsables que continuent d’afficher les acteurs politiques actuels, il faut dire que les Congolais attendront encore longtemps pour voir leur situation désastreuse changer : routes impraticables et enclavement ou isolement des Provinces entières entrainant un développement autarcique improductif, inexistence de poste, difficile reprise des activités bancaires inaccessibles à plus 90 % de la population, monde paysan non encadrer, inexistence d’une politique d’industrialisation entrainant un fort taux de chômage, …

Face à ce tableau sombre, le témoignage ci-dessous d’un investisseur Congolais obligé d’exporter son capital dans un pays voisin laisse perplexe.

Le drame vécu par un Opérateur économique de Butembo au Bas-Congo

En 2012, un célèbre Commerçant de Butembo décide d’installer une usine de production d’huile de palme au Bas Congo par manque d’électricité en Beni-Lubero. C’était sans compter avec les caprices de l’administration du Gouvernement Congolais, et surtout de l’insouciance des hommes de Kinshasa. Jugez-en vous mêmes, chers lecteurs.

Après avoir payé et importé ses machines de la Grèce et les avoir dédouanés à Matadi, ce Commerçant Congolais a été découragé par les politiciens du Bas Congo et de Kinshasa. Il s’est vite rendu compte de l’impossibilité de réussir son projet et s’est tourné vers un pays étranger, l’Ouganda, car avant même de poser la pierre de fondation de son usine, les démarches officielles devaient lui coûter 256.000 dollars américains. Qui sont ces hommes inconscients de Joseph Kabila ?

L’offre de Kampala

Kampala, à moins de 1000 kilomètres de Butembo, a offert un terrain gratuit, papiers gratuits et exonération fiscale pendant 5 ans. Avantages visés : empoche des citoyens ougandais et construction de l’usine dans le pays. L’offre est très alléchante et pour le Commerçant, il fallait mieux payer d’autres machines et s’installer à Kampala. Le perdant est la République Démocratique du Congo qui enregistre une fuite des capitaux et un manque à gagner dans la lutte contre la croissance du chômage de ses citoyens.

D’autres exemples similaires

Le cas de cet Opérateur économique de Butembo n’est pas le seul à devoir fuir la corruption des acteurs politiques de son pays. Avant ce dernier, à Kinshasa, c’est la Société SOZAPLAST qui s’est délocalisée pour prospérer en Ouganda et au Soudan ; de même au Nord Kivu le cas de la compagnie d’aviation, la TMK qui faisait l’honneur de la Province et de toute la RDC par la qualité de son service est bien connu. Exaspérée par les tracasseries fiscales, la société a décidé de réduire ses activités au minimum pour s’installer au Soudan.

Au regard de cette situation, il faut bien se dire que nos dirigeants Congolais manquent cruellement de vision d’avenir. La corruption et le désir effréné d’auto-enrichissement illicite qui s’observent dans les différents ministères traduisent une irresponsabilité inexcusable en considération de tout le retard économique accumulé. Quelle solution faudra-t-il envisagé ?

La solution incontournable, l’accélération de la décentralisation

Il n’y a pas de doute que la récente Constitution de 2006 prônant la décentralisation contient tous les ingrédients de contour de toutes ces difficultés administratives. Les Provinces ont besoin de l’autonomie pour se doter de leurs propres plans stratégiques et politiques de développement économique.

Malheureusement pour la Province du Nord Kivu, le retard de son développement est causé par le manque d’électricité et de routes fiables. Pourtant l’électricité et les routes sont les priorités des 5 Chantiers Joseph Kabila soutenus par les Accords avec la Chine ! Evaluation faite de la marche de ces Accords, il se fait que la RDC n’a pas encore consommé 1 milliards sur les 6 milliards promis. Quand on connait le manque de transparence dans la gestion de l’industrie minière et toutes les opérations retour dans le processus de mise en place des Accords de partenariat, on comprend clairement pourquoi la construction des routes n’évolue pas. Ainsi plusieurs chantiers trainent pour des raisons de retard de décaissement des fonds par Kinshasa.

A quand le sérieux dans la gestion des affaires publiques en République Démocratique du Congo ? Qui mettra fin à l’impunité qui alimente la corruption ? Qui se souciera du sort des petits peuples qui ont besoin de travail pour vivre ?

Moise KAMBERE KAYITAMBYA

Secrétaire Permanent du GADHOP

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