COMMUNIQUE DE PRESSE DU GADHOP SUR LA REDDITION DES FDLR
Le Groupe d’Associations des Défenses des Droits et de la Paix GADHOP salue la reddition des 105 éléments des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda FDLR et la disponibilité de leurs dépendants à rentrer au Rwanda leur pays d’origine. Pour le Groupe d’Associations de Défences de Droits de l’Homme et de la Paix, ceci est une chance pour la Région et le monde entier et une raison pour le GADHOP de s’assurer que cette action est bien menée pour redonner de l’espoir au milliers des congolais victimes de leur hospitalité. Le GADHOP reste néanmoins sceptique sur la réelle volonté de ce groupe armé à déposer les armes et sur le nombre réel actuellement communiqué par les officiels et même les nombre d’armes et minutions remises : 100 armes dont certaines de fabrication belge, américaine, russe et autre, pour tout un group armé connu pour sa capacité de nuisance, cela se révèle encore comme insuffisant. Le GADHOP estime que durant 20 ans que les FDLR sont restées en RDC avec leurs dépendants, les chiffres actuellement avancés, soit environs 1500 combattants et 4500 dépendants sont irréalistes. Sans minimiser les effectifs déjà rapatriés dans le cadre du HCR et du DDRRR, le GADHOP estime que plusieurs combattants FDLR ainsi que leurs dépendants sont encore présents sur le sol congolais et vont au delà des chiffres actuellement avancés par la MONUSCO. Aussi GADHOP reste-t-il inquiet du fait qu’il y a déjà plusieurs branches armées des FDLR : FDLR-FOCA, FDLR-RUD et maintenant FPPH, une coalition FDLR RUD et Mai Mai Nyatura. Cependant le Groupe d’Associations de Défense des Droits de l’Homme et de la Paix déplore qu’actuellement ce soit seulement la branche FDLR FOCA qui soit engagée dans ce processus de reddition alors que RUD et FPPH, plus violents et fort en effectifs sur le terrain, font une sourde oreille aux messages de désarmement lancés par les autorités congolaises et la communauté internationale.
Inquiète de la persistance des exactions contre les populations civiles par les FDLR et leurs alliés ( FPPH et Nyatura), et soucieux d’une Sous Région des Grands Lacs stable et pacifique, le GADHOP recommande ce qui suit :
A la Communauté Internationale :
- De jouer un franc jeu sur la question FDLR, dénoncer et empêcher le financement ainsi que l’armement de ce groupe armé et poursuivre les auteurs de ces actions nuisibles ;
- Donner des moyens juridiques et financiers à la SADC en vue d’un aboutissement réussi de ce processus (assurer une prise en charge adéquate dans les camps de transit, sensibiliser le Rwanda à plus de réalisme politique pour la paix, bien définir le cadre de retour de ces réfugiés qui doit être plus explicite que le DDRRR notamment avec un accompagnement politique vers un dialogue national) ;
- Rentabiliser cette opportunité pour la consolidation de la paix à l’est de la RDC et dans toute la Sous Région afin d’éviter des nouvelles représailles de la part des générations longtemps restées privées de leurs droit à vivre dans leur pays, le Rwanda.
Au gouvernement rwandais :
- De faciliter le retour de déplacés au Rwanda sans trop de conditionnalités ;
- D’accepter l’idée du dialogue inter-rwandais en vue de permettre une solution durable de la question FDLR et donner la chance à la paix entre les populations des Grands Lacs ;
- De décréter une amnistie générale mais en tenant compte des infractions imprescriptibles comme de crime contre l’humanité et des crimes de génocide.
Aux FDLR :
- D’arrêter immédiatement leur lutte armée, cesser leurs exactions contre la population congolaise et s’engager dans une lutte politique ;
- D’être sincères dans la présentation de leur arsenal militaire, déclarer des chiffres exacts sur leur nombre et respecter leurs engagements de dépôt d’armes ;
- Mettre à la disposition de la justice tous les génocidaires et auteurs d’exactions notamment contre les paisibles populations congolaises ;
- A d’autres branches FDLR (branches RUD et leurs alliés Nyatura et FPPH) de rejoindre le processus sans soupçon d’être trahies.
Au Gouvernement Congolais
- De rester vigilant et maintenir l’option militaire pour anéantir d’éventuels réfractaires ;
- De prévoir un plan de sécurisation et de reconstruction des zones jadis occupées par les FDLR et leurs dépendants et abandonnées en termes d’appui au développement par le Gouvernement Congolais ;
- D’engager un dialogue franc de mise en confiance dans le cadre de la CEPGL.
Aux populations Congolaises
- De rester hospitalières et solidaires aux réfugiés ;
- De fournir des informations nécessaires sur des réfugiés et combattants FDLR qui tentent de se dissimuler parmi les civils congolais sans passer par des voies légales d’acquisition de la nationalité congolaise.
Fait à Butembo le 03 juin 2014
Pour le GADHOP
Moise KAYITAMBYA
Secrétaire Permanent
Les Associations Membres Signataires :
10. Juristes Engagées pour la Défense des Droits de l’Homme, JEDHO 11. Syndicat des Femmes Travailleuses, SYFET 12. Solidarité des Femme pour la Paix et le Développement Intégral, SOFEPADI 13. Syndicat de Défense des Intérêts des Paysans, SYDIP 14. Pax Christi Butembo 15. Solidarité pour la Promotion Sociale et la Paix, SOPROP
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