Dans une lettre portant objet : indignation et demande de solution à l’insécurité actuelle et grandissante dans les villages, adressée à l’Auditeur Supérieur Militaire du Nord Kivu, les populations des villages de Rwahwa, Vurondo, Mbilinga, Vukendo, Matwi, Kyavitutu, Vutangi, Kaleveryo, Kitovo, Musenge entre la partie Sud Ouest du Terriutoire de Beni et le Nord Ouest du Territoire de Lubero, alarment sur des nombreuses violations des droits humains commis dans leurs villages depuis le mois de novembre 2016.
C’est une lettre de 2 pages signées depuis le 31 décembre 2016 par environs 250 leaders des dites communautés et qui liste des violations commises par les éléments des FARDC déployés dans ces villages pour traquer les Mai Mai, ce derniers qui aussi sont accusés de certaines exactions contre les civils, notamment des taxes illégales ainsi que des actes de violences sexuelles. La lettre dénonce entre autre :
Un pillage systématique des chèvres, poules, biens de ménages, produits vivriers et non vivriers. La disparition d’une quantité importante d’écorces de quinquina d’une valeur monétaire estimée à 2000 USD, 2 sacs de tangausi frais estimés à 350USD, 150 poules, 700chèvres dont 69 déjà consommées avec promesse de les payer et d’autres auraient été restituées à l’une des victimes après intervention des personnes de bonne volonté, 43 porcs, 35 lapins, 150 cobailles, 500kgs de cossette de manioc, plusieurs biens de ménages, marchandises manufacturées pillées des boutiques, bidons de ménages, matelas, cuvettes, casseroles, vêtements emportés après ouverture forcée des portes ;
– Viol des femmes commis par 5 éléments FARDC le vendredi 2 décembre 2016 vers 1 heure 30 sur une femme d’environs 45 ans, internée au Centre Hospitalier la Charité de Kisungu après ce forfait. D’autres cas de violés ont peur de se dénoncer par peur des conséquences conjugales qui en découleraient dans leurs foyers ;
– Pillage des structures sanitaires : en Centre de Santé de Vurondo en date du 2 décembre 2016 et au Poste de Santé de Rwahwa. Les biens emportés seraient : quelques médicaments, matelas, une moto (d’un agent du poste de santé de Rwahwa) et quelques matériels médicaux ;
– Arrestations et détentions arbitraires : plusieurs cas d’interpellation et détention sont constatés au près des jeunes et d’autres paisibles passants sous prétexte qu’ils seraient mayi mayi. Après arrestation, même sans preuve que ces personnes seraient des Mai Mai, les familles des victimes sont soumises au paiement d’amendes exorbitantes ;
– Certains déplacés qui s’étaient rendus vers les Villages de groupement Mwenye et ailleurs : Vuyinga, Katanga, Mayba, Masakoki etc., sont malheureusement là aussi soumis à d’autres exactions par des miliciens Mayi Mayi et les FDLR, notamment des taxes mensuelle illégales estimées à une moyenne de 1000 francs par personne adulte qui se perçoit la nuit, pillages des chèvres et autres biens, tortures, violences sexuelles sous plusieurs formes, exécutions sommaires, kidnapping, occupation des bureaux officiels, attaques contre des agents de l’administration publique, etc.
GADHOP, qui a reçu en copie cette lettre, joint sa voie à celle de ces populations sous le joug des violations massives et appelle les autorités à prendre leurs responsabilités.
Lire l’intégralité de la lettre ici Lettre de plaidoyer de sécurité en Territoire de Beni Malio et environs
