Nord Kivu, le bilan s’est alourdi au tour du village de Kitevya après une attaque des ADF présumés, au moins 7 morts et plusieurs disparus

Intérieur du Centre de Santé Kitevya attaqué par les assaillants. Photo droits tiers
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(Voir en détails les photos du massacre en défilant dans notre galérie. Attention images sensibles) L’attaque avait eu lieu lundi  31 octobre 2016 vers la soirée. L’on parlait alors de 3 morts mais des sources sur place confirment que le bilan s’est alourdi. Maintenant, il y aurait 7 corps retrouvés tués à la machette et autres armes blanches entre Kitevya et Kisiki à l’ouest de la Commune Rurale d’Oicha.

Ce mardi 01 novembre 2016 alors que les recherches d’éventuels autres corps se poursuivaient jusque cette mi-journée, des éléments de l’armée et les casques bleus tanzaniens ont été déployés dans la zone. Selon des témoignages parvenus au GADHOP, les assaillants étaient vêtus en tenues semblables à celles de l’armée régulière. En entrant dans le village, ils se seraient fait passés pour militaires de l’armée loyaliste, avant de tirer plusieurs coups de feu, pillant aussi le Centre de Santé Kitevya, sans doute pour se ravitailler en médicament. Kitevya est un village situé en Territoire de Beni en Groupement Batangi Mbau à seulement environs 6 km au Nord Ouest de Oicha en localité Bakila Tenambo. Ce mardi, tout le village est sous le choc, tant les recherches se poursuivent car plusieurs habitants ne répondent jusque là pas à l’appel. On ignore encore s’ils sont morts, vivants, ou en cachette.

Ces attaques surviennent alors que depuis le 22 octobre, l’armée disait avoir intensifié des opérations en « profondeur » autour de Beni et Oicha. Depuis vendredi, des détonations d’armes lourdes se faisaient attendre en Ville de Beni et en Commune Rurale d’Oicha au point que l’armée a communiqué à la population de ne pas paniquer car il n’y a pas imminence d’attaques contre ces agglomérations mais plutôt des opérations d’anéantissement de l’ennemi caché probablement dans les brousses environnantes. C’est par surprise que l’on a appris l’attaque sur KITEVYA, un village qui commençait à être regagné par ses habitants depuis la vague des massacres de 2015. Pendant ce temps, un véhicule aurait été attaqué sans dégâts entre Mayi Moya et Oicha, beaucoup plus au Nord de la Ville de Beni. Ces nouvelles attaques démontrent en suffisance qu’il faut encore davantage des efforts pour sécuriser la population contre les massacres pour éviter l’exacerbation comme celle vécue ce même mardi en Commune Rurale d’Oicha, où des populations en colère ont mis le feu sur des cercueils achetés par l’administration publique pour inhumer les victimes de Kitevya. La population pense qu’il n’est plus temps d’organiser des deuils, mais plutôt investir dans la vraie sécurité dont la population a besoin pour pouvoir cultiver ses champs, scolariser ses enfants et retrouver sa vie digne d’entant. Découragés, les habitants continuent à craindre une complicité au sein des officiels et des politiques qui alimenteraient les massacres dans la région sur fonds des calculs politiques inavoués.

Les massacres des populations, un prétexte pour des nouvelles milices

(Lire aussi MONITORING SUR UNE NOUVELLE MILICE AU GRAND NORD) Pendant ce temps, des milices locales qui prétendent venir protéger la population contre les massacres, continuent de renforcer leurs rangs en Territoire de Beni, ainsi que dans les villes de Butembo et Beni. Depuis près de 6 mois, des populations locales estimant que l’armée et la police ne fournissent pas suffisamment d’efforts pour les protéger contre les massacres adhèrent à des milices locales en forme d’autodéfense. Ces milices locales s’arment des grigris, lances et lance-pierres. Alors que des miliciens Mayi Mayi sont toujours positionnés sur le Mont MISEBERE dit Carmel à l’Est de la Ville de Butembo en Commune Kimeni, une altercation entre Mayi Mayi présumés a fait au moins 4 morts en Commune Rurale de Mangina lundi 31 octobre 2016. La police aurait surpris un groupe de gens entrain de recruter des jeunes et les tatouer pour prétendre les rendre invulnérables aux balles et autres armes. Dans cet échange des tirs, 3 des recrues miliciens ont été tués, un policier blessé ainsi que 2 autres civil ; un enseignant et un technicien d’une radio locale. Le calme y serait revenu vers la soirée après l’arrivée de l’Administrateur du Territoire de Beni, Bernard Amisi KALONDA.

La Commune Rurale de Mangina est situé à l’ouest de la Ville de Beni à environs 30km, en Territoire de Beni. Jusque là, cette partie avait été caractérisée par son calme, épargné des massacres qui frappent la partie Nord du Territoire de Beni, au point que la zone a servi jusqu’il y a peu de zone de refuge pour des nombreux déplacés.

En même temps en ville de Butembo dans les quartiers  Kyaghala, Kirivatha , les cas des maisons et des boutiques  qui sont en train d’être pillées  car abandonnés par les propriétaires par peur d’éventuelles attaques du Mont Carmel par l’armée régulière font légion. Une situation qui déstabilise la ville encore une fois. Chaque jour qui passe, on rapport au moins 5 cas d’incursions d’hommes armés dans des habitations. Les quartiers les plus touchés sont Kyaghala, Mutiri, Mukuna et Rwenda en Commune Bulengera ; Bwinyole, Katwa, Kitulu, Vutsundo en Communes Mususa et Kimemi et Congo ya Sika et d’autres quartiers de la Ville de Butembo, bref toute l’étendue de la ville.

Le GADHOP reste inquiet de la montée du risque sur le plan sécuritaire invite les autorités à consolider l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du Nord Kivu pour éviter de donner le prétexte de réorganisation des milices locales aux conséquences néfastes pour les Droits                Humains en RDC.

GADHOP

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