Nord Kivu : Un infirmier de l’hôpital général de Kayna enlevé alors qu’il revenait d’un secours d’urgence

Vue de la périphérie de Kayna. Photo Deogratias SIKU/GADHOP
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Monsieur Alain Mumbere BWAKYANAKAZI revenait, à bord d’une ambulance médicalisée, de Buleusa en Territoire de Walikale, Collectivité Wanyanga en Groupement Ikobo mardi 11 octobre 2016. La mission visait à sauver des vies des malades à l’agonie dans cette zone en crise et où les structures de santé fonctionnent difficilement faute de personnel et des médicaments. L’enlèvement a eu lieu près de Luofu au Sud du Territoire de Lubero à environs 20 km à l’Ouest de Kayna au Nord Kivu.

Alors que la jeep regagnait Kayna, subitement, non loin de la rivière Luholu entre Luofu et Kayina, vers 14 heures, heures de Butembo, des hommes armés ont surgit de la brousse, ont soustrait l’infirmier de la jeep et ont laissé continuer le mobile jusque Kayna. Le ravisseur étaient armés et certains d’entre eux étaient vêtus en tenues militaires. Sans une quelconque revendication, ces ravisseurs en conduit leur cible à une destination inconnue. L’infirmier Alain M. BWAKYANAKAZI était affecté au service des soins intensifs à l’hôpital de Kayna. Une certaine opinion pense que son enlèvement est lié à son travail, sans doute ses ravisseurs tentent d’aller profiter de ses services pour soigner leurs blessés en brousse. Cependant, une autre opinion évoque une hypothèse lucrative. Ces ravisseurs pourraient aller jusqu’à exiger une importante somme d’argent en rançon, comme telle est devenue la coutume depuis presque 4 ans dans la zone.

Des enlèvements devenus monnaie courante faute d’une politique efficace de lutte contre les kidnappings

Ce cas intervient seulement un mois après l’enlèvement du Président de la FEC BINGI, dans le même rayon le 02 aout dernier. D’autres cas de kidnappings contre des civils ont été reportés dans la zone durant la même période. Depuis 2014, le GADHOP a documenté près d’une trentaine de cas d’enlèvement au Sud du Territoire de Lubero et dans le Territoire voisin de Rutsuru. Ces enlèvements sont menés par des bandes armées dont certains se réclament des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, FDLR, d’autres des groupes armés locaux ou des bandes d’hommes non autrement identifiés. Si certaines victimes ont pu s’échapper, d’autres y sont mortes et d’autres encore n’ont plus jamais donnée de leurs nouvelles. Depuis, le GADHOP plaide pour des actions musclées de la part des autorités pour mettre fin à ce phénomène notamment par une institution d’une approche efficace de lutte contre les kidnappings et les groupes armés dans la région. Si dans certains cas de kidnappings, les auteurs visent à recruter leur otage en vue de les mettre au service des groupes armés, d’autres sont pratiquement en quête d’argent, une pratique criminelle qui a couté aux communautés de la région près de 300 mille dollars et autres dommages à en croire le rapport du GADHOP. Cliquer ici pour lire le rapport de GADHOP sur les kidnappings Rapport Kidnappés et ou enlevés. Les victimes de ces cas de kidnappings se comptent aussi bien parmi des simples paysans, le personnel de santé que des humanitaires et des opérateurs économiques et autres catégories socio professionnelles.

Deogratias KAKULE SIKU

Animateur Communication, Droits Humains et Bonne Gouvernance GADHOP

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