Pâques 2014 : une excursion de travail de l’équipe GADHOP à Kyavinyonge et au site archéologique d’Ishango

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Pâques 2014 : une excursion de travail de l’équipe GADHOP à Kyavinyonge et au site archéologique d’Ishango


La vie d’une association est comme la vie d’une famille : il faut savoir s’arrêter pour se reposer, il faut savoir créer des espaces de divertissement collectif pour renforcer les liens amicaux qui permettent de mieux collaborer et partager les connaissances à l’intérieur de l’équipe appelée à fournir un travail et des résultats d’équipe, il faut savoir réunir les agents et leurs familles autour d’un repas amical en vue de susciter l’adhésion des époux/épouses à la mission sociale et aux objectifs de l’organisation ; tout ceci pour partager les réussites et les échecs et préparer les esprits à affronter comme un seul homme les obstacles au succès.

 

Le vendredi 18 et Samedi 19 avril 2014, l’équipe du Secrétariat Permanent du GADHOP (Groupe d’Associations de Défense des Droits de l’Homme et de la Paix) a profité une mission de visite aux activités du SYDIP, une organisation membre travaillant à Kyavinyonge sur la réorganisation de la pêche sur le Lac Edouard et sur l’assainissement de la ville de Kyavinyonge, pour s’offrir un petit repos touristique sur le site archéologique d’Ishango dans le fameux Parc des Virunga. A la même occasion, l’équipe a rencontré des membres de la Société civile pour nouer un partenariat de collaboration avec ce Noyau villageois de la Société Civile qui ne profite pas encore les renforcements de capacités du GADHOP.

L’équipe a bénéficié de l’accueil et de la logistique de la COOPEVI (Coopérative de Pêcheurs de Vitshumbi) et du Comité de suivi de la règlementation de la pêche sur le Lac Edouard. Bravo à l’hospitalité africaine !

Il faut aussi signaler qu’il y a beaucoup de révélations reçues de nos partenaires sur la gestion chaotique des ressources Lac Edouard et Parc des Virunga par les parlementaires et le Gouvernement Congolais, mais l’exigence de protection des sources nous oblige à cacher les noms des « acteurs dans l’ombre » à la base de la destruction du Parc National des Virunga.

SYDIP et le projet de la pêche durable

Face à l’anarchie créée par les milices et les FARDC dans la pêche illicite et la surexploitation plusieurs ONG se sont impliquées dans la recherche d’une réglementation de la pêche sur le Lac Edouard. Ayant saisi le gouvernement provincial, ce dernier a donné son appui et des formations et sensibilisations ont mis en place un Comité de suivi qui assure le contrôle de plaques métalliques pour l’identification des pirogues et les mailles des filets de pêche.

Depuis, sur le marchés, la qualité et la quantité de la pêche a sensiblement augmenté. Le Comité est appuyé dans ce travail par la Force Navale, l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) et la COPEVI (Coopérative de Pêche de Vitshumbi). Cette collaboration entre acteurs étatiques et société civile produit de bons résultats en termes de compréhension du bien-fondé de la règlementation de la pêche pour la durabilité de l’activité de pêche sur le Lac Edouard.

La question de la protection du Parc des Virunga

La performance ci-dessus décrite n’est pas sans obstacle. La destruction de la couverture végétale environnant le Lac Edouard et la chasse des hippopotames par la population soutenue par les milices locales et les FARDC est à l’origine d’une forte diminution de la nourriture des poissons sur la côte ouest Congolais. Toute tentative de récupération de l’espace perdu par le Parc est restée vaine, car les populations locales sont soutenues à Kinshasa par certains parlementaires véreux qui hypothèquent l’existence même du Parc National des Virunga et les intérêts nationaux à la protection de leur électorat.

Il se pose une question de « discours de vérité ». Plutôt que de faire comprendre les intérêts de la protection de l’environnement, ces élus du peuple préfèrent continuer à tromper leur base sur la possibilité d’aliéner définitivement ces terrains conquis anarchiquement au Parc National des Virunga.

Les leaders rencontrés ont suggéré un « recyclage » des élus qui créent la confusion par des appels téléphoniques lorsque les patrouilleurs arrêtent des contrevenants. A vrai dire, il s’agit aussi de la crédibilité du gouvernement Congolais qui fait gérer des entités étatiques par des coups de téléphones en dehors de tout respect des règles de gestion. N’est-ce pas un sabotage de l’Etat lui-même par ceux-là mêmes (parlementaires des Territoires de Beni et de Lubero) qui devraient faire respecter les institutions de la République !

Se sont les mêmes qui furent envoyés dans une délégation parlementaire dans une mission de délimitation du Parc qui sont les premiers à appeler les populations récalcitrantes à poursuivre l’occupation illégale du Parc. Pendant ce temps, comme des « Congolais trop Congolais » ils font trainer la prise de mesures adéquates par la Chambre Basse de Kinshasa.

Tout compte fait, il faudrait faire fi des chantages des populations locales qui ont profité du désordre des rébellions pour faire respecter l’Etat Congolais. Pour ce faire, il faudrait une volonté ferme du gouvernant de Kinshasa ou de Goma par un arrêté clair de remise du pouvoir aux agents de l’ICCN pour la protection des limites reconnues.

L’application de la rigueur de la loi devient un impératif, car les sensibilisations au respect du bien public n’ont pas suffit à convaincre les acteurs mal intentionnés. Pareille action bénéficierait à la protection du Parc des Virunga et du Lac Edouard.

La question du pétrole du Lac Edouard et SOCO

Les ambitions de la SOCO (une multinationale britannique) sur le pétrole du Lac Edouard et du Parc des Virunga ont fait déjà couler beaucoup d’encre. Notre délégation a voulu en savoir quelque chose sur le point de vue de la population de Kyavinyonge : pour cette communauté de pêcheurs, l’exploitation du pétrole dans le Lac Edouard et dans le Parc des Virunga mettrait en danger leur ressource lacustre dont elle dépend en 100%. Statuant sur leur marge de manœuvre pour faire entendre leurs voix, les personnes contactées sont déçues par la position tranchée du gouvernement Congolais pour qui, « le sol et les sous sol appartiennent à l’Etat », comme le dit la Constitution de la République Démocratique du Congo. Où est la consultation de la base ? Pourquoi dans un pays qui se veut démocratique manque-t-il un « sens de participation » des peuples que l’on dirige ?

Quoi qu’il en soit, SOCO devrait donner assez de preuves scientifiques pour convaincre la population et l’ICCN de l’élimination des risques de contamination et de destruction des eaux du lac et du Parc des Virunga.

Le site archéologique d‘Ishango

L’homme d’Ishango est peu connu, Encarta 2009 l’ignore. Pourtant, les fouilles archéologiques faites par le colon belge démontrent de l’existence d’une population ancienne dans le Rift Valley. L’invention de la calculette serait fondée sur les subdivisions retrouvées sur une canne de la tombe de l’homme d’Ishango, laquelle tombe est actuellement menacée par l’avancement de l’érosion du talus causée par la montée des eaux du Lac Edouard qui profite d’une forte pluviométrie enregistrée ces dernières années dans la région.

Protégé par les Gardes du Parc, Ishango est aussi le refuge des hippopotames, des oiseaux rares et des crocodiles menacés par la population sur la côte ouest du Lac Edouard. Quelle beauté de vue lointaine sur toute la côte ougandaise, les montagnes volcaniques du Kivu et les frontières ougandaises et rwandaises avec le Territoire Congolais de Rutshuru ! Une beauté incroyable : puisse les générations à venir protéger ce beau Parc de Virunga !

Ainsi fait à Butembo, le 23 avril 2014

Moïse KAMBERE KAYITAMBYA

Secrétaire permanent du GADHOP

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