Sommet de la SADC sur l’industrialisation de la Sous-Région. Bilan négatif de la RD Congo

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Sommet de la SADC sur l’industrialisation de la Sous-Région. Bilan négatif de la RD Congo

Avant-hier, s’est clôturé au Zimbabwe le sommet de l’espoir pour la « South AfricanDevelopmentCommunity » (SADC), car il portait sur la « Stratégie de la SADC pour la transformation économique : Mise à profit des diverses ressources de la région pour le développement économique et social durable par l’enrichissement et la valeur ajoutée ». Les dirigeants de cette Sous-Region seraient déterminés à cesser d’exporter des matières premières brutes. Quel si grand défi !

Il faut dire qu’une bonne gestion des ressources naturelles, humaines et financières de la Sous-Région, source des guerres et cause cachée de toutes les tentatives de recolonisation de l’Afrique, est un vrai défi pour l’affranchissement des peuples Africains, de même qu’il est l’indicateur par excellence de la reconnaissance des vrais leaders. La SADC déclenchera-t-elle le mouvement tant attendu de la sauvegarde de nos ressources contre les appétits occidentaux, cause de la pauvreté persistante de l’Afrique ?

Bilan négatif de la RD Congo. L’appartenance à cette Sous-Région sauvera-t-elle notre pays des pratiques barbares de nos gouvernants ?

En RépubliqueDémocratique du Congo, l’industrialisation rencontre de sérieux problèmes face à une fiscalité irresponsable due aux actions non coordonnées des acteurs politiques ; tous, les uns et les autres au service de leur ventre : le même gouvernement qui octroie un crédit pour la création d’une usine par « X » délivre au même moment une exonération à « Y » importateur de la même marchandise. Comment expliquer que l’assurance voiture coûte trente dollars en Ouganda et deux cents vingt un dollars en République Démocratique du Congo ?

Sur ce terrain de la fiscalité, c’est la jungle qui règne en maitre ; tandis que nos voisins ont institué des guichets uniques, en RD Congo tous les services de l’Etat  vivent des taxes au lieu qu’ils soient subventionnées pour la réalisation des missions leurs conférées dans les Communautés. Voilà qui explique la multiplicité des taxes aussi bien par le Gouvernement central que par les Provinces et les Entités locales, comportement irresponsable qui fait des citoyens et entrepreneurs des vraies proies.

Exemple du déclin de l’industrialisation de Beni-Lubero

Il y a cinq ans, la fin de la guerre a auguré des grands espoirs dans le chef des opérateurs économiques de Beni – Lubero. Toutes les routes étaient ouvertes de Beni à Kisangani, à Bumba, … de Butembo à Goma, à Bukavu, à Kindu et à Lubumbashi. La reprise des contacts avec Kinshasa et toutes les provinces du pays fut une grande opportunité de commerce et d’investissement.

Très vite, les opérateurs économiques de Beni – Lubero, comme d’ailleurs ceux de Goma et de Bukavu, longtemps connus comme des experts de la route de Dubaï,  se sont lancés dans l’industrialisation. En peu de temps, la région a rivalisé avec Kampala, car une bonne gamme de produits jusqu’ici importés de Kampala et de Nairobi a apparu sur les marchés locaux sous des marques déposées « Made in DRC » ; l’étonnement fut grand de voir des délégations ougandaises venir négocier des investissements Congolais en Ouganda.

Le désenchantement est vite arrivé, la tendance actuelle est à la délocalisation de toutes ces entreprises. Pour cause, les opérateurs économiques sont asphyxiés par la surtaxassions.

Pour ne prendre que cet exemple de Beni – Lubero, il y a cinq ans, les quatorze entreprises ci-dessous ont prospéré, et aujourd’hui elles seraient en train de fermer les portes pour s’installer en Ouganda où les conditions sont plus favorables :

  1. SOZADEX
  2. SOCONOKI
  3. PLANOKI
  4. SAVONNERIE BIS/MACHOZI
  5. SOZADECHANGE
  6. SUPERMATCH
  7. BAT
  8. HASSON α FRERES
  9. TSONGO KASEREKA
  10. KIZITU
  11. JUMBO
  12. STAVRO
  13. SOTEXKI
  14. LUBENGA KASONGO

Au même moment, quatre autres entreprises suivantes seraient en difficulté et en voie d’installation en Ouganda :

  1. TAKENGO
  2. KAL α MANGO
  3. OKAPI GROUP
  4. ESCO KIVU

Comment remonter la pente de la réussite ?

La RD Congo est sûrement sur la voie de la réussite ; mais il y a encore beaucoup à faire. En plus d’avoir échoué dans la mobilisation des ressources pour la reconstruction, MatataPonyo n’a pas non plusréussiàéliminer la corruption et les tracasseries fiscales alors que tout le monde lui accordait de bonnes notes sur le plan administratif.  Il faut lui dire ce petit mot : « Davantage » de réformes et de coordination !

J’invite les lecteurs à constater ces faits :

  • Toutes les bonnes mesures, comme la mise en place d’un fonds d’industrialisation, sont annihilées par la corruption et l’insuffisance de coordination ou de surveillance ;
  • La mobilisation des recettes est suivie des détournements dans les grandes entreprises d’Etat comme la Gécamines et dans les différents services générateurs de revenus ;
  • Le clientélisme et le népotisme n’ont pas été bannis de la place publique : MatataPonyo devenu Premier Ministre, les bonnes places de recettes publiques sont sous contrôle par le Maniema et le Katanga ;
  • Les frais de mission se payent à Kinshasa et les Entités Provinciales doivent supporter localement le séjour des délégués contrôleurs de Kinshasa.

Non, non, …où sont la discipline, le respect du bien public et la continuité de l’Administration ? Pour qui les acteurs étatiques sont-ils au service ? Où est le sens de l’Etat ? Ainsi les hommes de Kinshasa sont de véritables voyous à Goma, à Bukavu, à Bunia, à Matadi, à Lubumbashi, a Lisala, à Kisangani, à Mbandaka, … car, ils se caractérisent tous par l’indiscipline et la gabegie administrative et financière!

Ainsi fait à Butembo, le 20 Aout 2014

Moïse KAMBERE KAYITAMBYA

Défenseur des Droits Humains

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