Les faits se sont passés la nuit du 23 au 24 avril 2015 mais c’est ce matin que la nouvelle est parvenue dans les grandes agglomérations de Beni ville, Oicha et Mbau. Du coup la stupeur, émotion et colère ont envahis les esprits, car le bilan pourrait s’alourdir.
Kitevya, village situé en localité de Manzanzaba en Secteur Beni Mbau, est un petit village habité par des agriculteurs, un village situé à environ 13km à l’ouest de la Ville d’Oicha. Une source sur place indique que les assaillants ont opéré à la machette, selon les traces retrouvées sur les corps des victimes. Ils ont ensuite incendiés 6 maisons avant de se volatiliser dans la nature. Les premiers témoignages ne savent pas encore dire avec précision comment les choses se sont passées mais se limitent à décrire une opération qui s’est passées en toute discrétion, dans une localité où est pourtant déployée la police nationale congolaise.
« Maintenant, ce matin, les forces de sécurité s’y sont rendus et ont renforcé leur présence », a déclaré la société civile de Mbau qui dénonce un nouveau massacre, le 2ème seulement en l’espace de quelques jours. Mais des sources concordantes confirment que le bilan de 5 morts est provisoire car les recherches se poursuivent dans les décombres des maisons brulées.
Les massacreurs sont toujours éparpillés sur toute l’étendue du Territoire et Ville de Beni
La localité de Kitevya se trouve à l’Ouest de la Ville d’Oicha, soit à l’Ouest de la Route Nationale no 4. Les derniers massacres connus à Matiba en groupement Batangi Mbau avaient eu lieu la nuit du 14 au 15 avril 2015. Dans une zone où se vit une forte la présence des forces de sécurité, il faut relativiser la possibilité que ce soit la même équipe des tueurs qui soient allés opérés à Kitevya, à près d’une distance de 50 Km, sinon c’est considérer que la zone est devenue une passoire et un champ communautaire de mais où chacun peut dicter sa loi : en claire, l’absence de l’autorité de l’Etat. Les massacres de Kitevya, confronté à une réalité spatiale confirment la thèse avancée la semaine passée par un élément ADF présumé qui aurait déclaré que la ville de Beni est déjà infiltrée et encerclée par des bandes prêtes à tuer à tout moment. Ces bandes auraient donc leur base arrière en Territoire de Beni, et cela n’est plus à exclure, à regarder la facilité avec laquelle elles tuent des innocents.
Pour l’instant les rescapés parlent encore des ADF présumés mais le Groupe d’Associations de Défense des Droits Humains et de la Paix, GADHOP a déjà fait observer qu’il faut indexer les ADF avec réserve. Cette position a été rejointe par la Société Civile de Beni Territoire, Beni Ville et Butembo qui sont allées jusqu’à exiger, sans succès jusque-là, la relève des autorités militaires et le lancement d’une enquête indépendante pour déterminer les vrais auteurs des massacres. ADF ayant été déclarée défaite depuis juin 2014, ne pourrait plus avoir une telle capacité d’organisation. Il s’agit ici, faut-il le rappeler des nouveaux mouvements locaux, des bandes de trafiquants de criminalité qui tirent où protègeraient leurs postes par cette prétendue menace ADF : des auteurs-acteurs des assassinats et massacres contre les populations civiles.
GADHOP